Articles les plus anciens

  • Monsieur Larousse, censurez ! SVP !

    Ma fille avait une dissertation à rendre en anglais aujourd’hui et m’a proposé de la lire, si je voulais. « Oui, bien sûr, chérie » Mais comme je suis une maman pointilleuse, et de surcroît allergique aux erreurs (d’orthographe, s’entend), je dois toujours, dans ce genre de circonstances, m’assurer de savoir exactement avant lecture ce que mes enfants me demandent quand ils me proposent de lire leur prose. Un avis sur le fond ? sur la forme ? une correction orthographique ? (Si tant est que je réussisse à faire l’un sans l’autre, ça, c’est une autre histoire…)

    Et voilà que ma fille me répond : « Ce n’est pas pour les fautes, j’ai utilisé le correcteur en ligne… » Saperlipopette ! Mais je n’ai pas le temps de lever le sourcil pour manifester mon indignation qu’elle a déjà réalisé l’énormité de sa réponse… C’est qu’elle me connaît comme si je l’avais faite… No comment.

    Dissertation lue, presque aucune erreur relevée. Soit le correcteur en ligne n’est pas si mauvais, soit le niveau d’anglais de ma fille est vraiment très bon. J’opte pour la deuxième explication, et je sais que j’ai raison de le faire.

     

    Puis je me remets au travail, de la correction en français, cette fois. C’est alors que, lors d’une vérification sur larousse.fr, je remarque le petit monsieur en marinière, là, sur le côté. Je regarde de plus près, et cette fois mon sourcil se soulève bel et bien d’indignation ! Quatre erreurs (dont deux fois la même) dans une accroche invitant à apprendre la langue française sur TV5MONDE. C’est du propre !

    Monsieur Larousse, s’il vous plaît, censurez les annonces contenant des erreurs de français !!! Quant à TV5MONDE qui prétend enseigner le français, comment vous dire…

    Copie d'écran sur larousse.fr

    Capture décran ce jour sur le site larousse.fr
    11/04/2017

  • Orthographe, circonflexe et Cie, une actu ?

    Bonjour,

    En ce contexte de nouvelle médiatisation passionnée des propositions de la réforme de l’orthographe de 1990, je vous propose de lire ici l’article publié par le journal Le Monde, dans sa rubrique Les Décodeurs (en ligne ici). Comme ce genre d’article ne reste pas forcément en ligne longtemps, je le copie ici dans son intégralité pour l’information des visiteurs de ce site.

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    Non, l’accent circonflexe ne va pas disparaître

    Le Monde.fr |  • Mis à jour le  | Par Samuel Laurent

    « La mort de l’accent circonflexe » ; « L’accent circonflexe va disparaître à la rentrée » ; « Adieu circonflexe, la réforme de l’orthographe va s’appliquer en septembre » : voilà quelques-uns des titres qu’on pouvait lire, jeudi 4 février dans la presse. Une nouvelle qui a immédiatement suscité commentaires et traits d’humour sur les réseaux sociaux.

    Le syndicat étudiant UNI et l’observatoire des programmes scolaires ont même publié un communiqué rageur contre la ministre de l’Éducation, Najat Vallaud-Belkacem, qui « se croit autoriser [sic] à bouleverser les règles de l’orthographe et de la langue française ».

    Mais pourquoi ce soudain emballement ? Contacté, le ministère de l’Éducation nationale avoue ne pas comprendre : il n’a rien annoncé.

    Tout a commencé avec un article publié par le site de TF1, mercredi 3 février, qui annonçait que « la réforme de l’orthographe votée en 1990 sera [it] appliquée à la rentrée prochaine », sans préciser sa source.

    En 1990, l’Académie française avait planché sur une grande révision du français, afin d’en simplifier l’apprentissage. Cette réforme proposait une série de modifications : harmonisations lexicales (« charriot » avec deux « r » pour être similaire à « charrette »), regroupement de noms composés (« portemonnaie » plutôt que « porte-monnaie ») et suppression de certains particularismes, dont l’accent circonflexe.

    Cette réforme, violemment combattue et qui avait suscité des débats passionnés, n’avait pas de caractère obligatoire. Elle constituait une série de suggestions. Et, si la plupart des dictionnaires les proposent comme graphie alternative, dans l’enseignement proprement dit, elle est restée lettre morte durant un quart de siècle.

    Une réforme en place depuis… 2008

    Alors d’où vient la nouveauté ? En réalité, elle date de… 2008. À cette date, un Bulletin officiel de l’Éducation nationale venait rappeler que « l’orthographe révisée est la référence ». Ce que confirme par exemple le site de l’académie de Grenoble, qui indique que « les programmes 2007 (…) imposent aux profs d’enseigner l’orthographe révisée ».

    Dans la réforme des programmes intervenue fin 2015, on trouve la même mention : « Les textes qui suivent appliquent les rectifications orthographiques proposées par le Conseil supérieur de la langue française, approuvées par l’Académie française et publiées par le Journal officiel de la République française le 6 décembre 1990. »

    Mais elle évoque bien « les textes qui suivent », donc ceux qui définissent les nouveaux cycles d’apprentissage.

    Une décision des éditeurs de manuels scolaires

    Mais alors, quelle est la nouveauté de 2016 ? « Cette fois, les éditeurs de manuels scolaires ont décidé de tous appliquer la réforme à la rentrée », explique-t-on au ministère. Jusqu’ici, en effet, ceux-ci appliquaient ou non les réformes orthographiques, de manière disparate.

    La réforme sera désormais appliquée dans les nouveaux manuels, confirme-t-on chez deux éditeurs scolaires. Aux éditions Belin. Sylvie Marcé, leur présidente, explique :

    « Ce n’est pas nouveau que les manuels primaires intègrent cette orthographe. Certains le faisaient déjà. Ce qui a probablement poussé beaucoup d’éditeurs à sauter le pas cette année, c’est le fait que le ministère lui-même a rappelé l’importance de l’orthographe et de la langue, et a inscrit à l’intérieur des programmes que la référence est celle de 1990. »

    Mais l’éditrice rappelle aussi que « l’Académie n’a jamais imposé cette nouvelle orthographe, qui reste facultative », et qu’il s’agit pour les éditeurs scolaires d’accompagner et de clarifier ce changement. Dans les faits, les enseignants n’ont pas à sanctionner un élève qui écrirait « à l’ancienne » avec des circonflexes.

    Non, le circonflexe ne disparaît pas

    Dernier point : la réforme ne « tue » pas vraiment l’accent circonflexe. En réalité, celui-ci serait facultatif sur les « i » et les « u », mais demeurerait sur les « a » et « o ». En outre, il resterait employé dans d’autres cas :

    • Au passé simple : nous suivîmes, nous voulûmes, nous aimâmes ; vous suivîtes, vous voulûtes, vous aimâtes…
    • À l’imparfait du subjonctif (troisième personne du singulier) : qu’il suivît, qu’il voulût, qu’il aimât…
    • Au plus-que-parfait du subjonctif : qu’il eût suivi, il eût voulu, qu’il eût aimé…
    • Lorsqu’il apporte une distinction de sens utile : dû, jeûne, mûr, sûr… Dès lors que l’enlever créerait une confusion de sens entre deux mots (« mûr » et « mur », par exemple).

    Ajoutons que l’Académie précisait déjà dans son document de 1990 :

    « Les personnes qui ont déjà la maîtrise de l’orthographe ancienne pourront, naturellement, ne pas suivre cette nouvelle norme. »

    Jeudi matin, le cabinet de Najat Vallaud-Belkacem a confirmé que « ces règles sont une référence mais ne sauraient être imposées, les deux orthographes sont donc justes. »

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  • Dicos nouveaux

    Les dictionnaires nouveaux sont arrivés ! Le Petit Robert et Le Petit Larousse, édition 2016, sont parus en mai dernier, en avance sur leur temps comme à leur habitude, et tentant de rester à la page en intégrant comme chaque année un florilège de mots nouveaux…, dont le choix en laissera perplexe plus d’un.

    Notre langue évolue avec son temps aussi, certes, mais beuh pour « marijuana » et mémériser pour « vieillir l’apparence d’une femme » nécessitaient-ils vraiment une pérennisation lexicale ? Les expressions « tendu comme un string » ou « maquillée comme un camion volé » sont-elles vraiment devenues indispensables à notre culture linguistique ?

    D’ailleurs, c’est drôle, parmi les nouveaux venus, les quelques mots mis en avant sur http://www.linternaute.com/actualite/societe/1230509-nouveaux-mots-du-dico-2016/ (par exemple) et sur le site du Petit Robert (http://www.lerobert.com/le-robert-illustre/les-mots-nouveaux.php) ne sont pas du tout les mêmes. À croire que l’éditeur lui-même n’assume pas certains de ses choix… Encore plus drôle, sur le site du Petit Robert, parmi les mots nouveaux figure l’anglicisme big data, sa définition et… la recommandation « officielle » pour exprimer cette notion : mégadonnées !

    Je suis fidèle au Petit Larousse et me procure la dernière édition tous les trois ou quatre ans, histoire de rester moi-même à la page. Cette année, mon tout nouveau dictionnaire arbore fièrement une jolie carte dorée me donnant accès à une version Internet du Larousse 2016. Chouette, chouette ! Moi qui suis adepte de la version gratuite en ligne pour mes recherches rapides, mais qui dois régulièrement retourner à mon bon gros pavé, me voilà emballée par une version actualisée directement à portée de clavier. Je m’empresse donc d’activer mon dictionnaire Internet et bien sûr de le tester…

    Quelle déception ! Côté dictionnaire, les mots nouveaux n’y sont pas et je ne trouve aucune plus-value par rapport à la version gratuite en ligne accessible à tous. C’est d’ailleurs, je le suspecte, exactement la même version. Côté conjugateur, apparemment rien de nouveau non plus : il ne sait pas conjuguer « mémériser ». Côté encyclopédie, c’est pire. Une suite de dossiers à consulter, classés par thèmes, mais aucune possibilité de recherche par mot-clé, ce qui limite grandement son utilité, la version gratuite étant bien meilleure pour cela.

    Je trouve finalement un intérêt à ce « webdictionnaire » (!) : les documents vidéo, quasi absents du Larousse en ligne. Il faut cependant parcourir la liste chronologique pour y trouver un sujet en particulier, car, là encore, pas de recherche par mot-clé. C’est très dommage.

    En bref, grande déception quant à la petite carte dorée de mon nouveau dictionnaire, mais quelle importance ? De toute façon, c’est bien ma version papier que je voulais actualiser. Me voilà équipée pour trois nouvelles années !

  • Correcteur pas correct

    Cela fait longtemps que je nai pas pris le temps bloguer ici.

    Mais je me dois de partager avec vous ma récente découverte dun correcteur en ligne particulièrement... décevant : http://www.mystilus.com/Page_d_accueil*.

    Je ne recherche pas ce genre de sites en général et suis tombée dessus par hasard. Méfiante par nature orthographique, vous le savez, je mempresse de réaliser un petit test très simple... qui ne fait que confirmer mes soupçons. Voyez plutôt : 

    Je demande la vérification de la phrase « La mer de mon geandre es plu agé que moi. » (oui, je sais, jétais dhumeur sournoise) et appuie sur la touche « réviser ».

    Le mal nommé Stilus me signale :

     ♦ que geandre et agé sont incorrects en les soulignant de rouge ;

     ♦ que, geandre ne convenant pas, je peux le remplacer par geindre... (pas dautre choix, jaccepte donc, en remplaçant ainsi sciemment une erreur par une autre...) ;

     ♦ que pour agé, il me faut choisir entre âge et âgé. Je choisis âge... (en gardant donc également une erreur à la place dune autre) ;

     ♦ et cest tout ! Saffiche alors cette édifiante conclusion : « Il n’y a plus d’erreur. »

    Je peux donc, à len croire, écrire en toute confiance dans mon texte : 

    « La mer de mon geindre es plu âge que moi. »

    Jinsiste, je redemande une révision sur cette phrase. Réponse :  « Nous navons pas trouvé derreur. »

    Eh bien ! voilà qui est clair, n’est-ce pas ? Il ne me reste plus quà vous donner ma version sans erreur de cette phrase (pour laquelle Stilus affirme tout autant ne pas avoir trouvé d’erreur... À la bonne heure !), en corrigeant dune part les quatre erreurs sur six non trouvées par Stilus, et dautre part les deux quil ma proposé dajouter...

    « La mère de mon gendre est plus âe que moi. »

    ... et à vous conseiller la plus grande méfiance à légard de ce genre de sites de correction...

    *Ce site n’est désormais plus accessible.

  • Un livre-pépite parmi des millions d’autres

    Partageons, partageons nos lectures ! Et dire qu’il fut un temps où je considérais la lecture comme un plaisir solitaire.

    Depuis mon expérience mère-fille du prix Gulli du roman, je m’intéresse de plus près à la littérature jeunesse, et ma fille, en plus de me signaler systématiquement les erreurs qu’elle relève dans les livres, maintenant me conseille des lectures. C’est drôle, d’avoir longuement discuté littérature avec moi, elle est maintenant capable de prévoir ce qui va me plaire dans ses toujours aussi voraces lectures.

    Cette semaine, une nouvelle copine lui a prêté de nouveaux livres. Parmi ceux-là, 22 !. « Tu devrais lire ce livre, m’a-t-elle simplement dit, je pense qu’il va te plaire. »image-22.jpg

    Bingo ! J’ai lu et j’ai beaucoup aimé ! Car ce n’est pas juste une jolie histoire pour enfants...

    Il a sa place dans ce blog, 22 !, ce livre de Marie-Aude Murail, paru chez l’École des Loisirs en 2008.

    C’est l’histoire d’un grand-duc qui fait interdire la lettre « v » dans son duché. Pourquoi ? Parce que, à la naissance de son riquiqui fils Ivan, un jeune poète en herbe écrit une chanson un peu moqueuse qui connaît un grand succès parmi les gens du peuple. La chanson parle d’Ivan, de vent, et vlan, et vlan, et vlan !… Vexé (oups !), le grand-duc, voulant éviter (double oups !) que son bourreau ne soit débordé à couper les têtes de tous les moqueurs, a cette brillante idée d’interdire la lettre « v »… et (en « bon despote ») s’y contraint lui-même, ce qui lui v..., occasionne (ouf !) moult migraines. Essayez donc de parler sans « v », vous ! Ce n’est pas une mince affaire !

    Alors, bien sûr, on peut voir dans ce livre un plaidoyer contre toutes les censures, avec cette « police de la répression du v ». D’autant que ce titre, 22 !, évoque clairement l’expression argotique « 22 ! V’là les flics ! » (bien que 22 soit ici en premier lieu le rang du « v » dans l’alphabet ! Bien joué !)

    Ce qui me plaît, à moi, c’est l’art de jouer avec les mots. L’auteur s’amuse et nous amuse.

    Cette drôle de loi rappelle le jeu de mot appelé « lipogramme », qui consiste à se contraindre à écrire un texte sans l’une ou l’autre des lettres de lalphabet. Le plus connu des lipogrammes est sans doute le roman La Disparition, de Georges Perec, écrit sans utiliser la lettre « e », et chacun imagine la gageure que cela représente en français (cet orthobillet est bien un lipogramme sans la 23e lettre de l’alphabet (le « double-v ») , mais où est l’effort ?).

    Certes, comme le lipogramme exalte la créativité, la disparition du « v » au grand-duché encourage la recherche de synonymes : plus de vent, mais de la bise, du zéphire, de la tramontane… Mais il faut bien le dire, la perte d’une lettre est une calamité !

    Le fautif troubadour, Vladimir devenu Ladimir, postule d’abord, incognito, au nouveau métier en vogue, euh... à la mode : « correcteur de la chose écrite », car il faut aussi faire disparaître le « v » des livres, euh… des choses écrites. Et il se met à réécrire, lui qui rêvait d’être écrivain (lui qui songeait à se faire romancier...). Mais, déprimé, le « v » le démangeant, décidément, il se retire dans une « vieille villa avec véranda » au creux d’une « vallée venteuse ». Oh ! là là ! Allez dire ça sans « v » !

    Vous l’aurez compris, ce livre est tout à fait réjouissant, de ceux que j’aime tout particulièrement, car au plaisir de lire il cumule la perception de celui que l’auteur a indubitablement pris à l’écrire.

    De plus, et ce n’est pas là son moindre intérêt, il permet aux jeunes lecteurs, public destinataire, rappelons-le, de cette aventure insolite, de réfléchir sur leur propre langue et sur la richesse du vocabulaire qu’ils emploient sans même y penser.

    Alors, merci ma fille pour ce conseil de lecture ! À mon tour, ici, je partage le plaisir que m’a apporté cette petite pépite.

    Lisez et faites lire !

  • Le timbre-poste par Friedensreich Hundertwasser

    Cher lecteur,

    je vous livre ici un texte que j’ai découvert récemment au musée en Herbe, sympathique petit musée parisien à destination des enfants, mais pas seulement. L’exposition actuelle concerne l’architecte-artiste-écologiste Friedensreich Hundertwasser. Un nom imprononçable mais une œuvre magistrale de couleurs et de générosité.

    L’artiste a dessiné beaucoup de timbres et en particulier, en 1983, plusieurs séries pour les Nations unies. Les photos que je présente ici sont de moi. Elles ne sont pas de très bonne qualité mais donnent une idée de ces œuvres miniatures de Hundertwasser.

    Le texte est un peu long, mais offre un point de vue intéressant sur la notion d’art pour tous et sur la relation épistolaire. Et qui dit « lettre » dit « orthographe », d’où mon envie de vous présenter ce texte. Bonne lecture ! 

    img-0963-2.jpgimg-0965-1.jpg

    « Le timbre représente un point important.

    Bien que sa taille soit très petite, il porte un message crucial.

    Les timbres représentent le niveau culturel d’un pays.

    Ce petit morceau de papier lie le cœur de lexpéditeur à celui du destinataire, réduisant la distance.

    C’est un pont qui relie les gens et les pays.

    Le timbre passe toutes les frontières.

    Il atteint les hommes en prison, dans les asiles et les hôpitaux.

     

    Les petits timbres-poste deviennent de grandes œuvres d’art

    Accessibles à tous,

    Jeunes et vieux, riches et pauvres, malades et bien-portants,

    Lettrés ou illettrés, hommes libres ou en prison.

    Les timbres doivent redevenir précieux,

    Comme de petits morceaux de paradis

    Fabriqués comme de la beauté concentrée cristallisée

    Avec des techniques très fines.

     

    Les timbres devraient être les ambassadeurs de l’art et de la vie,

    Et non de simples reçus sans âme indiquant que l’affranchissement a été payé.

    Un timbre doit suivre son destin.

    Les timbres doivent revenir à leur but, cest-à-dire servir pour le courrier.

     

    Un vrai timbre doit sentir la langue de l’expéditeur, mouiller la colle et être collé sur lenveloppe.

    Un timbre doit connaître l’obscurité à l’intérieur d’une boîte aux lettres.

    Un timbre doit subir le tampon en caoutchouc du bureau de poste.

    Un timbre doit voyager en compagnie d’autres lettres,

    Dans des sacs de poste, par bateau, par avion ou par camion.

    Un timbre doit sentir la main du facteur distribuant la lettre au destinataire.

     

    Un timbre qui n’a pas été posté n’est pas un timbre, il n’a jamais vécu, il est faux.

    C’est comme un poisson qui n’a jamais nagé, comme un oiseau qui na jamais volé,

    Un timbre doit avoir vécu sa vie de timbre.

    Ce n’est qu’après ce moment-là, quand tout est terminé,

    Que le timbre peut commencer une nouvelle vie en tant quobjet de collection.

    Alors il peut être aimé et apprécié pour sa beauté sa splendeur, sa délicatesse,

    Et par-dessus tout, en tant que souvenir et témoin et messager.

    Chaque homme reçoit gratuitement cette splendide œuvre d’art,

    Comme un cadeau venant de très loin.

     

    Les timbres devraient être une œuvre d’art témoignant de la culture,

    De la beauté et de la créativité humaine.

    Ce petit morceau d’art arrive souvent jusqu’à un être humain seul,

    Qui a hâte de recevoir ce message.

    Une lettre contient donc deux messages :

    L’un est écrit et personnel,

    L’autre est un message provenant d’un royaume fantastique,

    Le royaume de la créativité humaine,

    Qui représente les pays et les nations et le fait que les rêves deviennent bien réalité.

    Une paix juste sur Terre s’ensuivra si l’effort

    Enthousiaste de l’homme rejoint le besoin inné qua la nature de créer la beauté.

     

    C’est pourquoi je salue cette tentative des

    Nations Unies d’émettre des timbres uniques, de grande qualité,

    Car qui d’autre que les Nations Unies,

    Qui représentent l’espoir des gens de ce monde

    Où les besoins de tous se rencontrent,

    Devrait et doit donner l’exemple au monde

    D’une vie meilleure sur Terre dans la beauté,

    En harmonie avec la créativité de la nature et de l’homme ? »

                                                                Friedensreich Hundertwasser

  • Sur la route des vacances

    Ah ! on en voit de belles, sur la route des vacances ! De belles contrées, de belles choses, de belles erreurs d’orthographe...

    Sur la route de mes vacances, j’ai vu une Pataterie, une Caféothèque, une Repasserie1… Et aussi des hourds2 et des gours3, des rugbycons4 au lait de chèvre et des galets5 pur porc.

    Sur la route de mes vacances, j’ai vu la Saint-Affrique6, du jonc des chaisiers7 et un architonnerre8… Et aussi un vari roux9, un moustac10 sans moustache et un agame barbu11.

    Sur la route de mes vacances, j’ai vu que « la station et la boutique vous accueille… » au singulier, chez un pétrolier, pas français mais c’est pas une excuse… Et aussi « un des plus grand sites… » manquant d’s et encore du « souffre » d’origine volcanique souffrant d’un f en trop… 

    Ah ! on en fait, des kilomètres, sur la route des vacances, et l’on y voit de belles erreurs d’orthographe… comme partout ailleurs, d’ailleurs. Mais on trouve aussi un luxe de jolis mots à découvrir et à collectionner, comme autant de souvenirs de vacances, gratuits et enrichissants. 

    Alors, vivement les prochaines vacances, belle fin d’été à tous et rendez-vous ci-dessous pour quelques définitions utiles... et moins utiles !

     

    1 Noms d’enseignes commerciales vues à Tour, à Nice et à Paris.

    2 Sur les châteaux du Moyen Âge, galerie en charpente au sommet dune muraille, ancêtre du mâchicoulis, vus au château de Castelnaud.

    3 Concrétions carbonatées formant des barrages en travers dun écoulement souterrain, vues au gouffre de Padirac.

    4 Petits fromages en forme de ballon de rugby, vus dans un supermarché dans le Périgord. Mon partenaire de site Alain Créhange, passé maître en mots-valises, en connaît un autre genre, de rugbycon… à découvrir ici http://alain.crehange.pagesperso-orange.fr/frmotval_r.htm.

    5 Galets cendrés, petits saucissons ronds affinés sous la cendre, dégustés à Sarlat.

    6 Petite ville traversée dans le Sud-Aveyron.

    7 Jonc lacustre utilisé en vannerie.

    8 Canon à vapeur inventé par Léonard de Vinci, vu au Clos Lucé, demeure du grand génie.

    9 L’une des nombreuses espèces de primates observées au zoo-parc de Beauval.

    10 Idem (primate).

    11 L’une des nombreuses espèces de reptiles observées au zoo-parc de Beauval.

     

  • Lire et faire lire – Notre prix Gulli du roman

    Alexandre Jardin ne m’en voudra sûrement pas d’emprunter à l’association qu’il a cofondée avec Pascal Guénée le titre de ce billet qui a pour but de vous raconter l’aventure du prix Gulli du roman 2013 vécue de l’intérieur…

    Début février, je tombe, je ne sais plus comment, sur l’annonce de cet appel à candidature par la chaîne de télévision jeunesse Gulli pour participer à la deuxième édition de son prix littéraire jeunesse.

    L’idée : constituer un jury de dix familles – un enfant de 9 à 12 ans et un membre de sa famille  –, leur confier la lecture des sept livres de la sélection, les réunir autour d’un repas délibératoire animé par un président de jury reconnu dans le monde littéraire, leur confier la tâche d’élire le meilleur roman parmi les sept et ainsi lui offrir le titre de prix Gulli du roman 2013.

    Le président de cette deuxième édition : un certain... Alexandre Jardin ! Ah ! Fanfan, L’Île des Gauchers… De très bons souvenirs pour maman !

    La marche à suivre : une fiche d’inscription à remplir et une critique littéraire à écrire sur le livre de son choix par les deux membres de la famille.

    J’ai donc proposé à ma dévoreuse de livres maison, âgée de 10 ans (quelle heureuse coïncidence !) et déjà inscrite au prix des Incorruptibles cette année (une autre expérience littéraire, plus modeste), de nous inscrire toutes les deux.

    Pourquoi ? Parce que les livres, ce ne sont pas que des histoires à dévorer tel un boulimique qui oublie d’apprécier sa nourriture.

    Les livres, c’est le plaisir des mots et de l’écriture, le pouvoir de passionner, enseigner, émouvoir, troubler, révolter, épouvanter, avec de l’encre et du papier.

    Les livres, c’est se divertir, apprendre, mais c’est aussi partager ses émotions en en parlant, en conseillant ses coups de cœur à ses proches.

    Les livres, ce sont des auteurs qui y donnent beaucoup d’eux-mêmes et tout plein d’autres métiers qui gravitent autour.

    Les livres, c’est un monde à plusieurs portes d’entrée.

    Participer à un prix littéraire, c’est lire et juger, exprimer son avis, ses ressentis, savoir dire pourquoi on aime, pourquoi on déteste, faire un choix, défendre son choix. Tout cela est une porte d’entrée dans le monde des livres, différente de celle de la bibliothèque municipale, de la librairie, ou de l’école, c’est une petite porte discrète et confidentielle par laquelle j’ai pensé quil serait chouette d’entrer avec ma fille, à deux, complices et solidaires.

    Ma dévoreuse boulimique a dit oui pour tenter de pousser cette petite porte.

    Alors elle a choisi – parce qu’elle avait « des choses à dire dessus » – Le Bébé tombé du train* pour notre critique-candidature. Nous l’avons (re)lu chacune de notre côté, nous lavons « critiqué » chacune avec ses mots, puis enfin nous lavons lu ensemble et en avons discuté. Parce que ce nest pas un livre comme les autres. Il y a effectivement beaucoup à dire sur ce petit livre jaune et noir. 

    Enfin, j’ai prévenu ma dévoreuse que tout cela nétait quun jeu, et que nous ne gagnerions certainement pas. L’année précédente, cinq cents familles avaient postulé… Mais cela aura déjà été une petite expérience en soi de parler livres toutes les deux.

    Oui, mais voilà que, quelques semaines plus tard, je reçois un appel téléphonique m’informant que nous étions sélectionnées… parmi les six cents candidatures de l’année !!

    Incroyable mais vrai, nous voilà embarquées dans cette improbable aventure télévisio-littéraire.

    Puis, nouvel appel. Nous avons été choisies pour une interview à domicile en vue de présenter le prix Gulli dans le petit journal quotidien de la chaîne, le GulliMag… Cest le côté télévisio de laventure littéraire, anecdotique mais mémorable !

    Mais le gros du travail nous attend avec les sept romans à lire et les sept fiches de lecture à remplir ! Deux mois pour tout faire, pas une mince affaire ! Lire, facile ! Écrire, pas facile ! Pas facile d’exprimer ses ressentis, pas facile de mettre des mots sur ce qui nous a passionnées, ou au contraire ennuyées. Osera-t-on faire une critique négative ? Pourquoi a-t-on aimé ? Que dire du style ? Le thème est-il désuet ? Au terme de beaucoup de discussions, nous avons réussi à « boucler » nos fiches. Hop ! Fiches envoyées ! Nous, soulagées !

    En attendant le grand jour, je lis Des gens très bien, lavant-dernier livre dAlexandre Jardin. Différent des autres, poignant, touchant, émouvant, dérangeant..., tout cela avec de lencre, du papier et une belle part de lâme de lauteur...

    Mercredi 5 juin, 12 h 00, le Grand Palais, le grand jour. Nous y sommes. 

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    Au programme, déjeuner délibératoire en compagnie de toutes les familles, du président et des organisateurs, discussions, découverte de la variété des avis : nos coups de cœur ne sont pas tous partagés… Une consigne par le président très investi dans sa mission : « Votez pour le livre le mieux à même de plaire aux enfants qui n’aiment pas lire. Nous devons en faire un best-seller ! » Quelqu’un dit : « Mais nous ne sommes pas bons jurys pour cela ! Il aurait fallu sélectionner des enfants qui détestent lire ! Ici, nous n’avons que des dévoreurs ! » Pas faux ! Mais nous prenons notre mission à cœur, nous aussi. Deux tours de votes, un élu.

    Présentation à la presse, remise du prix à l’heureuse lauréate, photographies et signatures d’autographes par plusieurs des auteurs, autour d’un cocktail. Comme il est sympathique, ce côté-là du monde des livres !

    Alexandre Jardin et Évelyne Brisou-Pellen (photo Sophie Viguier©)

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    Grand gagnant du prix Gulli du roman 2013 : Le Manoir, dÉvelyne Brisou-Pellen, Bayard jeunesse

    Lhistoire : Un adolescent rescapé du cancer rentre en convalescence dans un manoir bien étrange, où la vie semble avoir pris quelques dizaines d’années de retard. Les autres pensionnaires ont des mœurs énigmatiques, l’atmosphère tout comme le parc avoisinant ont un « je-ne-sais-quoi » d’anormal. Liam va pourtant trouver sa place dans ce drôle d’environnement, une place bien étrange, elle aussi...

    Ainsi, nous sommes entrées par une petite porte, nous avons lu, nous avons discuté en famille, nous avons rempli des fiches, nous avons rencontré, nous avons mangé, nous avons discuté en familleS, nous avons voté, nous avons élu…
    Ça y est, notre mission Gulli est désormais terminée.

    C’est une très belle aventure qui s’achève pour ma dévoreuse d’histoires et moi-même, ludique, studieuse, porteuse d’enseignements, inoubliable !

    Lannée prochaine, si vous avez un ou une dévoreuse de 9-12 ans à la maison, tentez laventure !

    En attendant, et pour tous, lisez et faites lire Le Manoir, dÉvelyne Brisou-Pellen, aux éditions Bayard jeunesse. Un petit pavé quand même, mais capable de captiver vos enfants, quils soient lecteurs boulimiques ou timides, et vous-même, je vous le garantis ! Vous en redemanderez, vous verrez.

     

    *de Jo Hoestlandt, chez Oskar jeunesse, justement dans la sélection du prix des Incos 2013.

  • Les erreurs... d’étourderie ? Ça arrive aux plus grands !

    Petite recherche de vocabulaire, comme souvent, sur le site de Larousse... et là, stupeur ! 

    Une information : le site fait peau neuve, très bien. Ce n’est pas là l’objet de ma stupéfaction...

    Mais voyez plutôt ce que l’on découvre aujourdhui et pour quelques heures, donc, en allant sur le site de Larousse en ligne :

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    Incroyable non ? Et pourtant vrai !

    Comme quoi, cela arrive aux plus grands !

    Il y a de quoi décomplexer... Alors, décomplexez donc, et nhésitez plus à faire appel à mes services !

    Pour ceux qui auraient oublié de chausser leurs lunettes correctrices, il manque un s à www.larouse.fr...

  • J’ai découvert monsieur Anouar Benmalek

    Il y a quelques jours, je suis allée écouter Anouar Benmalek, un écrivain, poète et journaliste franco-algérien, lors d’une rencontre littéraire, une séance de « perco’lecteurs », à la médiathèque des Mureaux.

    Anouar Benmalek est un ancien professeur de mathématiques devenu poète pour séduire une femme parlant le sanscrit, car, selon lui, les mathématiques n’étaient rien moins que séduisantes. En fin de compte, la femme était mythomane et dénuée de tous les talents admirables qu’elle s’était inventés, et Anouar Benmalek est resté avec sa « mauvaise » poésie sur les bras (c’est lui qui le dit), avec l’envie d’en écrire davantage et plein de gratitude, au fond, pour sa muse involontaire. Un grand écrivain était né. À quoi ça tient ?!

    Je suis confuse. Je n’avais jamais entendu parler de ce monsieur que pourtant d’aucuns qualifient de « nobélisable », pas plus que je n’avais lu ses livres, que pourtant la critique louange. Mais on me propose de rencontrer un écrivain scientifique de formation, il n’en faut pas plus pour éveiller ma curiosité et, avouons-le tout bas, un soupçon de jalousie.

    Le personnage est modeste et drôle. « À quoi cela sert-il d’écrire ? », demande la bibliothécaire, un brin provocatrice. « À rien ! », répond-il, non moins provocateur, mais tout de suite il s’explique : « Ça ne sert à rien d’écrire, mais c’est l’honneur de notre espèce de se détacher de l’utile », et l’auditoire d’acquiescer admiratif.

    Tous ses livres sont violents malgré lui, car, dit-il, la vie est violente. Il voudrait, il essaie pourtant d’écrire des love stories. Il sourit. Il aimerait pouvoir s’adonner au lyrisme pur. Mais il n’y a rien à faire, ses histoires prennent place dans l’Histoire, et il est incapable de s’affranchir du contexte historique dans lequel évoluent ses personnages. Au point de transformer totalement un roman en cours à la lecture d’une brève dans le journal…

    Mais il insiste, tentant sans doute de se convaincre, ou de se rassurer lui-même, il y a toujours une love story dans ses histoires (« tout de même menée à rude épreuve ! », souligne l’autre bibliothécaire) ; la love story est indispensable pour supporter la violence. Car « certains événements ne sont supportables que si par ailleurs il y a de l’espoir ».

    Mais, s’il n’est pas lyrique, l’homme n’est pas non plus cynique ; il préfère l’ironie, « seule arme contre la bêtise ». Et se battre, cet homme a dû et su faire. Décrié, conspué, menacé de mort, le journaliste et écrivain engagé, admiré sur le sol français, membre fondateur du Comité algérien contre la torture, a soulevé des vagues insensées de haine intégriste dans le Moyen-Orient.

    N’empêche, pour toute réaction, il hausse les épaules et mentionne l’extrême courage de ces gens considérés comme incultes sauvant, au péril de leur vie, les livres des bibliothèques de Tombouctou ; et il continue d’écrire coûte que coûte contre la bêtise et pour lui-même.

    Parler de son dernier ouvrage transforme sa verve de modeste courageux en confidences timides ; il rougit, presque mal à l’aise.

    C’est une lettre à sa mère, chargée du regret de ce qu’il n’a pas dit à temps, une revanche aussi pour elle, qui a traversé cette Histoire qu’il raconte et qui l’a bien maltraitée, sa mère.

    La violence du cœur des hommes m’est insupportable à admettre, même dans les livres, et d’autant moins lorsqu’elle n’est pas que le fruit de l’imagination d’un auteur tourmenté. Par conséquent, monsieur Benmalek, il n’est point sûr que je m’aventure un jour dans vos love stories. Mais ce livre-là, Tu ne mourras plus demain, je le lirai. Parce qu’à moi aussi ma chère maman me manque, et que lire le manque des autres est une façon de combler le sien, de manque, le mien à tout le moins.

    Une heure et trente minutes ont passé, déjà. C’était passionnant et enrichissant. Merci les perco’lecteurs, merci Monsieur Anouar Benmalek.

  • P’tits cubes bling-bling, culture générale et phobies

    De notre petite fête entre amis le week-end dernier sont restés quelques-uns des incontournables petits cubes bling bling de fromage fondu et leurs indissociables pièges à culture générale...

    Ce midi, avec les enfants, nous mangeons les restes tout en nous cultivant :

    Comment appelle-t-on l’aversion pour les barbes ?

    Ah ? Parce qu’il y a aussi un nom pour ça ?

    Eh oui ! Réponse : la pogonophobie

    Cest du grec ancien, paraît-il, de pôgôn pour « barbe » et phóbos, que lon connaît, pour « peur ». Je dis « paraît-il » parce que même mon fidèle Petit Larousse na pas jugé indispensable de définir cette poilante phobie.

    Cest sûr, en matière de noms « phobiques » aussi divertissants que mystérieux, il y a de quoi encombrer les dictionnaires !

    D’ailleurs, j’avais il y a quelques mois consacré un ortho-truc à l’une de ces définitions à la fois insolites et étymologiquement très sérieuses, en l’espèce, la phobie du vendredi 13

    Mais, au fait, êtes-vous herpétophobe? hexakosioihexekontahexaphobe2 ? myrmécophobe3 ? ithyphallophobe4 ? éreutophobe? sidérodromophobe6 ? ou tout simplement pantophobe7 ?

    Et de quoi souffrent les « orthographobes » ? De la peur des règles de l’orthographe ?8 Ou de celle des erreurs dorthographe ?9

    Une chose est sûre, ma petite famille et moi-même ne souffrons pas de coulrophobie10 et nous allons bien nous amuser ce week-end à la nuit du Clown à Vauréal (95)…

    En attendant, merci les p’tits cubes ! Je me coucherai moins bête, ce soir...

     

    Une référence : http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_phobies

    1Peur des reptiles ou amphibiens

    2Peur du nombre 666

    3Peur des fourmis

    4Peur de voir des pénis en érection

    5Peur de rougir en public

    6Peur de voyager en train 

    7Peur de tout !?

    8Cest la proposition non officielle du site http://orthographobie.compeur des « bonnes pratiques définies par lorthographe ».

    8Cest la définition tout autant non officielle proposée dans Le Buveur de fautes d’orthographe, série Le Buveur d’encre, Eric Sanvoisin et Olivier Latyck, aux éditions Nathan poche. Voir ce billet.

    10Peur des clowns !

     

  • Bibliothèques de rêve

    Bibliothèque publique de Stuttgart, AlBibliothèque de Stuttgart, Allemagnelemagne. Photo extraite, à la date de ce billet, du site : http://www.topito.com/top-bibliotheques-monde

    Cher lecteur,

    Hier, on m’a fait découvrir un lien que j’ai plaisir à partager avec vous ici : un lien qui renvoie au « Top 30 des bibliothèques qui donnent envie de lire ».

    http://www.topito.com/top-bibliotheques-monde

    Et en plus nous en avons deux en France ! 

    Bien sûr, tout top de la sorte est tout à fait subjectif, et peut-être garderez-vous une petite préférence pour votre chaleureuse, modeste et surtout accessible petite bibliothèque de quartier, ou pour votre toute nouvelle et magnifique médiathèque municipale.

    Mais voyez tout de même ces photos qui valent le coup d’œil, et qui donnent sinon envie de lire, du moins l’envie d’y aller faire une balade ! Lesquelles préférez-vous (impossible de n’en choisir qu’une, n’est-ce pas ?) ? Moi, j’aime tout particulièrement, bien que dans des styles totalement divergents, la bibliothèque publique de Stuttgart (Allemagne), la bibliothèque du monastère bénédictin d’Admont (Autriche) et la bibliothèque du Rijksmuseum, à Amsterdam (Pays-Bas).

    Bonne visite !

     

     

  • Lecture publique, laissez-vous embarquer !

    Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture. Après un week-end inaugural déjà très riche en manifestations diverses ces 12 et 13 janvier, la ville et ses habitants vont se mobiliser toute l’année pour offrir à tous leurs visiteurs une multitude d’animations culturelles.

    Et parce que, question culture, nous parlons essentiellement de livres ici, laissez-moi vous parler de la manifestation littéraire majeure du programme : le roman-feuilleton intitulé Les Mystères de la capitale.

    Extrait de http://www.mp2013.fr/evenements/2013/01/le-roman-feuilleton-les-mystere-de-la-capitale/) :

    « En ordonnant ces talents et ces regards autour de l’idée de roman-feuilleton, forme d’origine profondément populaire, l’idée est de faire émerger les “Mystères de la Capitale”. Douze auteurs en résidence sur le territoire, entre janvier et décembre 2013, vont ainsi écrire douze nouvelles publiées sous forme d’épisodes hebdomadaires dans le journal La Marseillaise. Ces nouvelles prennent le thème du cinéma à La Ciotat, de la BD à Aix-en-Provence mais aussi la forme d’une histoire littéraire sur l’Olympique de Marseille, et c’est un territoire trop souvent figé dans quelques clichés ou enfermé dans une image fantasmée qui est “mis en littérature” pour dessiner, au fil de l’année, un portrait kaléidoscopique. Parmi les auteurs accueillis, Maylis de Kerangal écrit à partir de l’Olympique de Marseille, Marcus Malte à partir de la Fondation Camargo à Cassis, Christian Garcin à partir de l’abbaye de Silvacane ou Ariel Kenig à partir de la préparation de l’Europride à Marseille… La présence des auteurs permet parallèlement d’aller directement à la rencontre du public en organisant, tous les mois, lectures publiques et rencontres d’auteurs dans les bibliothèques et les librairies du département, en lien avec les dispositifs de la Bibliothèque départementale ou dans le cadre des manifestations littéraires du territoire. »

    J’ai expérimenté une fois la lecture publique. C’était à l’occasion du trente-cinquième anniversaire de la librairie La Réserve à Mantes-la-Ville, à l’automne dernier. Et j’ai beaucoup, beaucoup aimé ! J’ai lu des centaines d’histoires à mes enfants, les captivant, les faisant rire. Les enfants aiment « écouter » les livres. Mais je ne pensais pas pouvoir être embarquée moi-même par la lecture à voix haute d’un autre. Et pourtant, j’étais bel et bien suspendue aux lèvres de Marc Roger lisant La Méridienne. Bien sûr, le talent du lecteur y est pour quelque chose et, en la matière, Marc Roger est un virtuose notoire. Mais si la magie a opéré une fois, elle réopérera, c’est sûr. Expérience à renouveler pour moi, donc, et à recommander pour les autres !

    Pour l’heure, et pour ceux qui ont la chance d’habiter Marseille ou ses environs, créez l’occasion et tentez l’aventure. Partez à la découverte des « Mystères de la Capitale » !

    Et où que vous soyez, bonne année culturelle à vous !

  • 10 000 !

    10 000 quoi ? 10 000 visiteurs !

    10 000 visiteurs sur ce site depuis sa mise en ligne il y a onze mois !

    Chers lecteurs, je vous remercie de vos visites.

    Pour fêter de ce beau nombre atteint ce mois-ci, et déjà largement dépassé à l’heure où je vous parle, j’offre à mes trois prochains clients une

    remise exceptionnelle de 10 000 signes*

    Et je vous souhaite encore une très belle année 2013 !

     

    *remise équivalant à 10 000 signes corrigés gratuitement pour les trois premiers contrats de 50 000 signes minimum signés avant le 15 février 2013.

  • Une vérité de Harry Quebert

    C’est drôle, jécrivais il y a quelques jours (ici) que jétais parfois triste de terminer un livre qui mavait happée, morose de quitter un personnage qui mavait séduite. Et voilà que je termine le livre que jétais en train de lire, La Vérité sur laffaire Harry Quebert, qui m’a passionnée, soit dit en passant, et que jy trouve en toute fin de récit exactement le fond de ma pensée dans les mots dun écrivain à un autre écrivain :

    « Un bon livre, Marcus, est un livre que lon regrette davoir terminé. »

    Un océan de livres nouveaux chaque rentrée, une vague de prix littéraires chaque automne... Littérature avec un grand L des hommes et femmes de lettres et autres esthètes du verbe, ou romans de gare qui passionnent tout un chacun, pour ma part, je l’ai dit et je le redis, ce qui prime, c’est le plaisir de la lecture. Et, comme Harry Quebert, je pense qu’« un bon livre [...] est un livre que l’on regrette d’avoir terminé ».

    À tout(e) lectrice/lecteur, salut !

  • Ma bonne résolution plaisir, lire plus !

    Que fait une correctrice pendant ses vacances ? Elle lit, bien sûr ! En tout cas, c’est ce que je fais, du moins plus que d’habitude. Quel plaisir de m’installer dans le fauteuil devant la cheminée, en plein après-midi d’hiver, à la lumière du lampadaire, car le jour baisse déjà, et de lire une heure ou deux. La Liste de mes envies1, la semaine dernière (un coup de cœur !), La Vérité sur l’affaire Harry Quebert2, cette semaine. Il n’y a que pendant les vacances que je m’octroie de vrais longs moments de lecture plaisir.

    Depuis toujours, j’aime lire, j’aime les livres. Mais je lis trop peu pour le plaisir. Le travail, les enfants, la maison, il y a fort à faire. J’ai peu de temps pour lire. Ou, pour être plus honnête avec moi-même, je ne prends pas beaucoup le temps de lire.

    D’ailleurs, à quoi bon ? Gérer son propre quotidien n’est-il pas plus important que de se laisser emporter dans celui de personnages imaginaires pour qui il est si facile de décider de changer de vie, de tout quitter pour vivre son rêve, de multiplier son temps de travail par deux pour payer les factures, de le diviser pour devenir la mère idéale. Question de priorités.

    Mais je lis, je dévore, même, certains livres. Ah ! ça, oui ! Je le trouve, le temps de lire, quand je tombe sur une Jane3, une Mariana4, une Alice5 (grand coup de cœur !), sur une Aomame6 ou encore sur une Madame Ming7 ! Que des femmes, tiens !

    Et je lis. J’abandonne un temps mes tâches, ma famille, et je lis. Même si l’on peut partager ses émotions de lecture avec ses amis ou dans un club de lecture, lire est avant tout, il me semble, un plaisir égoïste et solitaire. Dans le fauteuil, une heure, pendant la cuisson du repas, cinq minutes, dans la salle d’attente du médecin, en attendant mon tour, n’importe où, dès que possible. Je me plonge dans la vie des autres à en oublier la mienne. C’est dangereux ! Je ressens le danger de la lecture. Le danger de plonger trop vite trop loin dans ces univers. Quand je retourne à ma réalité, j’ai l’impression d’être sonnée, mal réveillée, dans le brouillard. Souvent, même, je suis morose à la fin d’une aventure. Je suis déçue de devoir quitter un personnage particulièrement attachant.

    C’est grave docteur ? Non, bien sûr, je sais tout de même faire la part des choses entre la fiction et la réalité. Ce ne sont là que des histoires. N’empêche, je me sens happée par ces autres vies, et je me sens en danger, parfois, autant que je m’en délecte. 

    Lecture danger, lecture échappatoire ; mais lecture thérapie, lecture espoir, aussi. Connaissez-vous la « bibliothérapie » ? Savez-vous que des psychothérapeutes prescrivent, déjà depuis quelques années, des livres à lire à leurs patients, non pour qu’ils échappent à leur quotidien à problèmes, mais bien pour le partager avec un personnage, souffrant du même mal mais qui à la fin s’en sort, et donnera de l’espoir au lecteur. Une lecture pour voir les problèmes sous un autre angle, pour se sentir moins seul, pour croire en une guérison possible.

    Et puis quoi !? Même si le « problème » n’est que l’immuable quotidien, cela fait du bien, tout simplement du bien, de passer quelques heures en compagnie d’un personnage qui nous ressemble ou auquel on aimerait ressembler, ou au contraire pas du tout ! 

    Récit captivant, émouvant, trépidant, poignant, hilarant, effrayant, révoltant. Toutes les émotions sont dans la lecture. Alors, ne nous privons pas de ces autres vies qui font rêver, qui font réagir.

    En ce début d’année, prenons la bonne résolution de lire plus.

    Pratiquons la bibliothérapie en automédication ! Lire pour le plaisir, c’est vivre mieux.

    Bonnes lectures 2013 à tous !                                                                         

    Mes récentes lectures plaisir évoquées ici :

    1La Liste de mes envies, Grégoire Delacourt, Ed. J.-C. Lattès

    2La Vérité sur l’affaire Harry Quebert, Joël Dicker, Ed. De Fallois

    3Quitter le monde, Douglas Kennedy, Ed. Belfond

    4Les Larmes de Tarzan, Katarina Mazetti, Ed. Actes Sud/Babel

    5La Fille à la vodka, Delphine de Malherbe, Ed. Plon

    61Q84, Haruki Murakami, Ed. Belfond

    7Les Dix Enfants que madame Ming n’a jamais eus, Éric-Emmanuel Schmitt, Ed. Albin Michel

     

     

  • Illettrisme, « Grande Cause nationale en 2013 » ?



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    Avez-vous remarqué dans la presse ces fausses publicités pour un ordinateur, un « film avec des dragons », un club de vacances ou encore un téléphone ? 

    Lisez donc ces pages lorsque vous les trouverez, puisque vous avez la chance de savoir le faire… Il s’agit d’une campagne de sensibilisation sur l’illettrisme qui touche encore aujourd’hui 10 % des Français.

    Un collectif rassemblant 59 organisations se mobilise actuellement en vue d’obtenir le label « Grande Cause en 2013 » pour ce phénomène de société. 

    En tant que correctrice, je ne peux que m’associer à cette campagne.

    J’ai signé l’appel du collectif sur http://www.illettrisme2013.fr/ et vous invite à le faire. 

    En attendant d’agir soi-même, soutenir ceux qui agissent, c’est simple, facile, et utile  !

    Merci !

    Quelques mois plus tard..., c’est gagné ! Illettrisme: Grande Cause Nationale 2013 (lefigaro.fr)

  • Des bulles à profusion

    Je suis entrée cette semaine dans une librairie pas comme les autres. C’était une petite librairie indépendante, et modeste au regard des géantes à la mode, réelles ou virtuelles… Une petite librairie de quartier, pour les habitués et les passionnés. Car il s’agit, vous l’avez deviné, d’une librairie spécialisée, une « bandedessinerie ».

    Quel joli mot, n’est-ce pas ? Ne cherchez pas, ce mot n’existe pas (ailleurs) ! C’est le propriétaire des lieux qui l’a réinventé. Je dis « réinventé », car, sans doute ai-je pensé, il n’est pas le premier à avoir utilisé ce barbarisme facile. De fait, en rentrant, j’ai cherché et trouvé une autre « bande dessinerie » ; en plus de son site Internet, elle a une adresse depuis vingt-cinq ans à Trois-Rivières… au Québec !

    La bandedessinerie dont je vous parle est en France, beaucoup plus proche de chez moi, évidemment, à Mantes-la-Jolie précisément. C’est une boutique en forme de rêve réalisé, où il est écrit « La bandedessinerie » sur la devanture, à côté de son vrai nom de librairie : « Les Rêves dorés de Samarkand ».

    Les amateurs d’Hugo Pratt en particulier relèveront dans cette appellation l’allusion évidente à l’une des aventures du célèbre Corto Maltese ; mais tous les lecteurs de BD trouveront leur bonheur dans cette bandedessinerie. BD, comics, mangas et romans graphiques, on y trouve tout ce qui est publié sous forme de textes en bulles !

    Cet endroit m’a fait penser à un tintinophile chevronné que j’ai rencontré il y a quelques années. Le souvenir reste pour moi impérissable de l’antre débordant d’albums neufs et anciens, d’éditions d’origine et étrangères, de figurines, posters et objets en tout genre, tous, bien entendu, à la gloire de l’illustre reporter à la houppette. Une passion dévorante et coûteuse, à n’en pas douter, une collection qui force le respect, à tout le moins !

    Bref, j’ai aimé le nom, l’endroit, l’évocation. J’ai eu envie de vous en parler et de faire un petit peu de publicité. Alors, si vous habitez dans le coin, faites un tour à la bandedessinerie, et craquez pour quelques bulles…

                                                                                                                                                                                            Les Rêves dorés de Samarkand, 124, Boulevard du Maréchal-Juin, 78200 Mantes-la-Jolie. Ouvert 7j/7.

    PS du 05/06/2019 : malheureusement, la boutique a fermé en 2017. Quel dommage !

  • Un gourmand de fautes d’orthographe...

    buveur-de-fautes.jpgLaissez-moi vous parler d’un petit livre que j’ai découvert à la bibliothèque :

    Le Buveur de fautes d’orthographe, série Le Buveur d’encre, Eric Sanvoisin et Olivier Latyck, aux éditions Nathan poche.

    C’est l’histoire d’un petit buveur d’encre qui sirote les histoires à la paille. Pour ce petit gourmand de livres, les fautes d’orthographe, c’est « aussi fort que du piment dans le couscous ou de la moutarde avec la viande froide ». Leur « goût ressemble à une larme de ketchup déposée avec amour sur une frite bien croquante ». Bref, il adore !

    Mais voilà que son oncle, Draculivre, le gronde parce qu’il a peur qu’il attrape une indigestion de fautes ! Pourtant, ne serait-ce pas plutôt le tonton qui est atteint d’« orthographobie » ? Le petit buveur d’encre s’inquiète et mène l’enquête…

    Voilà un petit livre savoureux à mettre sous la dent de vos dévoreurs de livres en herbe.

  • Bonnes rentrées !

    C’est la rentrée ; me voici de retour sur mon petit coin de toile.

    Pourquoi ai-je mis un pluriel à rentrée ? Parce que deux rentrées bien différentes m’occupent l’esprit actuellement…

    Tout d’abord, la rentrée scolaire ! Et je souhaite une bonne rentrée scolaire à tous les enfants, enseignants et parents ! En particulier, que cette nouvelle année soit pour tous nos petits et grands élèves français une année riche de découvertes orthographiques.

    « Oh ! Toutes les façons d’écrire [o] !

    – Ah ! C’est pour ça qu’on écrit hippodrome mais hypothèse… !

    – Eh ! On a le droit d’écrire ognon sans i maintenant ! »

    Que de découvertes en perspective ! Et si l’on imaginait l’apprentissage des règles d’orthographe comme une chasse aux trésors de notre langue ?

    Qu’on se le dise, la langue française n’est pas la plus difficile du monde. Certes, notre orthographe pose (trop ?) souvent des problèmes, mais, après tout, les Anglais ont bien leurs verbes irréguliers, et les Allemands, leurs déclinaisons ! Sans parler des milliers d’idéogrammes des Chinois…

    Vous voyez ce que je veux dire ?

    Parlons livres, maintenant. Je souhaite à tous les amateurs de lecture une belle rentrée littéraire. Pensez donc, six cent quarante-six romans sont annoncés ! Des auteurs français, des étrangers traduits, les candidats aux prix de l’automne et les autres. Beaucoup de pixels coulent sur la toile à propos de telle statistique défavorable à la littérature française ou de tel auteur incontournable, de cette préliste du Goncourt sans les favoris (les favoris de qui, au fait ?), ou de la qualité d’un livre en fonction de la « qualité » de son auteur.

    Fi de tout cela ! Ce qui prime, n’est-ce pas le plaisir personnel de la lecture ? Alors que chacun, à sa façon, fasse sa sélection et se délecte de mots et d’images, de lignes et de pages, d’histoires vraies et de non moins vraies fictions.

    On n’est pas obligés d’aimer ce que les autres aiment et de négliger ce que les autres négligent !bibliothecaire-giuseppe-arcimboldo-3.jpg

    Vous voyez ce que je veux dire ?

     Alors, cher lecteur, bonnes rentrées !

     

    Question subsidiaire : savez-vous combien de livres, destinés aux adultes (hors livres scolaires, donc), sont parus ou paraissent en cette rentrée littéraire (entre le 1er août et le 1er novembre) et ayant pour sujet l’orthographe ? QUINZE* ! Sans commentaire...

    *Source : Electre

    Illustration : Le Bibliothécaire, Guiseppe Arcimboldo, 1566.

  • Le dico nouveau est arrivé !

    Une petite remarque en passant... Malgré l’absence surprenante de l’information sur le site officiel de la grande maison d’édition que je ne cesse de citer ici, le nouveau Petit Larousse illustré (2013) est arrivé, lédition de lannée à venir étant comme chaque année diffusée dès le mois de juin précédent.

    Son cousin Le Petit Robert 2013 est également sur les rayons de toutes les librairies.

    Peut-être est-ce loccasion pour vous de remiser votre vieux pavé élimé et défraîchi ?

  • Moi, happycultrice cycloptimiste

    Un petit mot aujourd’hui pour rebondir sur l’ortho-truc de la semaine et ses mots-valises.

    Pour illustrer ma définition de ces drôles de mots aussi pratiques qu’un fourre-tout, j’ai fait comme d’habitude ma petite recherche sur la toile.

    Et je ne suis pas mécontente d’être tombée sur ce site que je souhaite partager avec vous aujourd’hui (déjà cité dans l’ortho-truc) : http://alain.crehange.pagesperso-orange.fr/index.html.

    Fruit de la recherche ou de l’invention de l’auteur du site, les mots-valises en villégiature ici valent le détour. Entre l’hilarant glandoctriner et le très actuel gauchemarder, en passant par la légitime saloparité, voilà un festival de mots évidabsurdes* et drôlispensables** qui vous fera passer un bon moment ! 

    Mais avant votre visite sur le site, essayez donc de deviner quelles définitions improbables se cachent derrière ces p’tits mots-là :

    Floptimiste, carnavelle, décalthon, synthémilion, escargo, castronaute, épousantail, bistouriste, ventilope, linguistock, patérodactyle, babaoromètre, absurdoué, peanutile, quetschup, scoopçon, jambompoint, oraclette, stadrénaline, titanicroche, bouillabbesse, valistique, ikéalisme… Et un p’tit dernier qui a dû être inventé pour moi, c’est sûr : virgulcanisme

    En tout cas, comme annoncé tout là-haut, j’adopte pour moi-même et avec bonheur la définition dhappycultrice cycloptimiste !

     

    *Mot-valise de ma composition (on se prend au jeu !!) : évident + absurde.

    **Idem : drôle + indispensable.

  • Méfions-nous des dictionnaires…

    … en ligne !

    Après mon petit billet de ce matin sur France Léa, voici quelques mots à propos d’une découverte étonnante que j’ai faite lundi dernier.

    J’en parle souvent, quand on a un doute, il ne faut pas hésiter à consulter un dictionnaire. Or, gratuits, pratiques, et de nos jours toujours à portée de main, ou plutôt d’écran, les dictionnaires en ligne sont une aubaine pour vérifier vite fait, bien fait une orthographe ou une conjugaison.

    Mais voilà, encore faut-il pouvoir faire confiance à ces dictionnaires – on trouve de tout sur Internet –, et c’est pour cela que, pour ma part, je ne consulte que le site de Larousse, référence s’il en est.

    Quelle ne fut pas ma surprise donc d’y remarquer une incohérence trompeuse pour le lecteur lorsque je réfléchissais à la façon d’exposer de façon simple mon ortho-truc de la semaine concernant l’expression « flambant neuf ».

    Pour chaque mot, s’il y a lieu, plusieurs onglets sont consultables : Définitions, Expressions, Synonymes, Difficultés, Citations, Conjugaison.

    Or pour notre expression « flambant neuf », deux onglets présentent deux informations différentes et incomplètes.

    La combinaison de ces deux informations conduit le lecteur à comprendre que deux possibilités existent pour cette expression, l’accord ou non de l’adjectif « neuf », avec, dans les deux cas, l’adjectif « flambant » invariable. Mais aucune des deux informations seule ne le permet tout à fait. 

    En revanche, cette ambiguïté n’existe pas dans le volume papier du Petit Larousse (édition 2012), où toute l’information est donnée dans un même article.

    Je consulte souvent le dictionnaire en ligne, et c’est la première fois que je constate ce genre d’anomalie.  

    L’on peut se procurer depuis plusieurs années des versions CD-ROM des grands noms d’encyclopédies et dictionnaires français (plus pratiques qu’une vingtaine de volumes à caser sur l’étagère du salon !).

    Aujourd’hui, Larousse offre en plus cette version gratuite, initiative fort appréciable (ce n’est pas le cas, par exemple, pour le Robert). J’ose croire que cette version numérique accessible à tous nen reste pas moins une référence en matière de langue française.

  • Théâtre à domicile

    Chose promise (ici), chose due, je vous parle de France Léa.

    Vous ne connaissez pas ? Attendez que je vous raconte notre rencontre, et peut-être vous aussi aurez envie de la connaître et de la rencontrer. 

    Soirée payante chez une amie ? Quelle drôle d’idée ! C’est pour payer l’artiste ? Ah ! Ok. Alors, c’est quoi le principe ?

    Le principe, c’est un apéro pour faire connaissance avec les autres invités, un salon transformé en salle de théâtre, oh ! rien de compliqué, les canapés, fauteuils, poufs et chaises pliantes en rangs d’oignons, tournés vers une chaise haute et confortable. Et après le spectacle, buffet froid pour le dîner en compagnie de l’artiste. Séduisant concept ; testons voir…

    L’heure a sonné. On repère où l’on pose son verre pour le retrouver après le spectacle, on s’installe, on éteint son portable et on fait silence. L’artiste entre « en salon ».

    France Léa, un petit bout de femme aux yeux pétillants, s’installe à son tour, sa guitare au côté, comme si de rien n’était. Et elle commence tout de suite à parler, là, sans dire bonjour, sans grandiloquence non plus, comme dans une simple conversation. L’on s’étonne, puis l’on comprend vite que, ça y est, le spectacle a commencé…

    Et c’est la « France profonde » qui s’exprime : des pensées, des réflexions, des états d’âme, des émerveillements, des révoltes. La vie décortiquée, épluchée, sondée, à la méthode France Léa. Les pistes d’exploration sont aussi insolites que poétiques : la trapéziste qui se balance dans son cœur, la portée d’hirondelles sur la partition des fils électriques, le brin d’herbe qui pousse à travers le bitume, les effets secondaires de la Route de Madison... Et on est saisis, envoûtés, sidérés par la poésie et la clairvoyance, les mots et l’émotion. On rit beaucoup, on acquiesce souvent, et, à un moment, même, on retient ses larmes ! Saperlipopette ! Mais qu’a-t-elle dit, là, tranquille sur sa chaise haute, pour nous remuer de la sorte ?

    Quand France se tait, l’espace d’un instant, personne n’ose troubler le silence. Dans ce silence, il y a l’admiration, le respect, la peur que la magie ne s’envole. Puis il faut réagir, alors on applaudit, on remercie, on dit notre admiration et notre émotion. C’était magnifique. 

    Une assiette en carton à la main, entre invités, on se remémore les mots, ces mots si bien choisis, ces mots légers de poésie et lourds d’émotions. Avec France Léa, on évoque son parcours d’artiste, et on en vient vite aux questions pratiques : comment renouveler l’expérience chez nous, transformer notre salon en théâtre et offrir à notre entourage un aussi joli moment ?… 

    J’ai la réponse, maintenant. Et parce que, quand on aime les mots, on aime aussi et surtout leurs messages, on aime les lire mais aussi les écouter, j’espère bien concrétiser ce projet bientôt et avoir éveillé votre curiosité. Si tel est le cas, allez faire un tour sur le modeste site de France : http://francelea.free.fr/ et n’hésitez pas à la contacter si vous êtes en région parisienne, elle a des soirées libres pour vous et vos amis…

     

    Merci à France pour ses mots et merci à Florence pour l’invitation…

  • Ortho-anecdotes new-yorkaises

    Le week-end dernier, j’étais à New York, et je n’ai pas vu de grosse pomme ! J’espérais bien pourtant me mettre quelque chose sous la dent après Venise (voir ici). C’est vrai, quoi, on va passer quelques jours de vacances sur un lieu connu pour être surnommé The Big Apple, et pas un hommage, pas un monument consacré au fruit invoqué… à part la pomme d’Apple !!! 

    Au deli1 du coin, me direz-vous, il y avait bien des pommes ? Eh bien ! oui, sans doute, mais je n’étais pas là pour faire du shopping de supermarché… quoique, je n’ai quand même pas pu résister à l’achat d’un bocal de peanut butter2 (chacun ses vices !).

    Pas de pommes pour moi à NYC, disais-je donc, mais certes des pommes de terre, dans tous les restaurants ! Frites ou en chips, cela va sans dire ; préparées maison, un petit plus appréciable sur certaines cartes. 

    Bon, bon, revenons à nos ortho-moutons. Qu’ai-je donc trouvé d’intéressant à ortho-bloguer ? 

    Ah oui ! Tout d’abord, j’ai découvert, dans la boutique UNIQLO de Broadway, qu’il existait une marque de vêtements, créée en 2008 par le japonais Yasutaka Tomita (je vous jure que je ne fais pas exprès), qui s’appelle Dictionary. Quel rapport entre mode et orthographe ? Aucune idée ! Promis, quand je rencontrerai M. Tomita, un jour peut-être, je le lui demanderai ! 

    Deuxième chose plus étonnante encore, un tableau d’un certain Joseph Kosuth (américain et vivant) exposé au MoMA3 et représentant l’agrandissement photographique d’un article de dictionnaire donnant la définition du mot… « définition ». Évidemment, cela me laisse perplexe. Il y a sans aucun doute une symbolique profonde à ce genre d’œuvre.

    Je me renseigne. Le fait que M. Kosuth ait été nommé en 1973 Chevalier des Arts et des Lettres par le gouvernement français constitue peut-être un indice. Le fait qu’il ait dit un jour « La seule exigence de lart sadresse à lart. Lart est la définition de lart » finit tout de même de m’embrouiller.

    Je persévère. En fait, M. Kosuth ne s’est pas contenté de la définition de « définition » ; il a aussi photographié-zoomé « art » et…  « chaise ». Il s’agit d’art conceptuel, autrement dit, « ce qui permet à l’art d’être art », un mouvement qui bannit l’esthétique et toute « visée métaphysique » pour « limiter le travail de l’artiste à la production de définitions de l’art… ».4

    Ma conclusion : un dictionnaire donne des définitions de mots, une photo de définition de mot donne une définition de l’art… Comprenne qui pourra 

    Enfin, voici une troisième et dernière petite anecdote à vous raconter, plus légère et qui m’a fait sourire dans le subway new-yorkais, moi qui ne suis pas une habituée du langage SMS. Le cadre : une affiche publicitaire, dans le métro donc, sur laquelle le buste d’une femme style Roy Lichtenstein (encore un artiste contemporain, je ne fais pas exprès non plus !) est représentée au comble de la surprise. Je regarde de plus près, car ça me fait penser à la pub que j’ai vue récemment à Paris pour « un Perrier avec des fines bulles », dans le genre pop art également (et avec un « des » qui me semble inapproprié, mais bon, c’est encore autre histoire).

    De la bouche en Oh ! de la blonde pointillée sort une bulle qui exprime son étonnement devant les avantages d’une société de rachat d’or et d’argent. Et la bulle commence ainsi (je ne me rappelle plus du texte exact, mais en fait on s’en moque un peu, n’est-ce pas ?) : « OMG ! Blablabla, blablabla… ».

    Mais, et j’en arrive à ce qui m’a fait sourire, c’est que, toute nullissime que je suis en langage SMS, ce OMG me saute aux yeux comme étant de toute évidence le fameux et policé Oh My God !5 Ce que je trouve drôle, c’est qu’une telle expression soit, d’une part, abrégée et, d’autre part, utilisée ainsi sur une affiche.

    Ça ne fait sourire que moi ? Oui, c’est parce que vous n’avez pas vu l’affiche en question et, j’en suis désolée, je n’ai pas pensé à la zoomer-photographier...

    À bientôt pour un prochain billet dans lequel je vous parlerai de France Léa… Changement de décor... 

     

    1Les deli sont les delicatessen, cest-à-dire les épiceries ou petits supermarchés.

    2Le beurre de cacahouète, bien sûr !

    3Museum of Modern Art.

    4Jai puisé mes infos sur le site du Centre Pompidou http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-ArtConcept/ENS-ArtConcept.htm.

    5Oh ! Mon Dieu !

  • Une histoire d’sssss ?

    La semaine dernière, j’étais à Venise, et j’ai vu un ours...

    J’ai vu un ours qu’on écrit Urs. Un Urs qui est en voie de disparition mais qui n’est pas un animal. Un Urs qui est un homme non fait de chair et d’os, mais de cire. Bref, un autoportrait grandeur nature de l’artiste contemporain Urs Fischer, en cire, telle une bougie géante... allumée. Une œuvre rongée par la flamme, dégoulinante de cire, en voie de disparition, donc.

    C’était au Palais Grassi, et c’était une rétrospective consacrée aux travaux de l’artiste suisse depuis les années 90 à aujourd’hui.

    Tout ça n’a rien à voir avec l’orthographe ? Mais si, mais si. Attendez !

    Un petit trajet en Vaporetto, arrêt San Samuele, pas grand monde. Une grande affiche très blanche, avec un bandeau ondulant turquoise en partie haute et, semblant en relief, une main blanche sortant du mur blanc et tenant en lévitation un œuf tout aussi blanc. Et quelques inscriptions enfin, le lieu, Palazzo Grassi, François Pinault Foundation, l’artiste, Urs Fischer, le titre de l’exposition, Madame Fisscher, et les dates. Tiens, l’expo vient juste d’ouvrir ses portes pour trois mois.

    Entrons. Atelier d’artiste chaotique, lave-linge en bois peint en blanc (encore du blanc !), paquet de cigarettes errant dans les airs, main sortant du mur avec son œuf en lévitation, femme nue (une vraie) allongée sur un canapé, devant une forêt de statuettes de bronze sur piédestaux et saluant les visiteurs déconcertés... Bon, encore de l’art qui me dépasse ! 

    Nous sommes contents néanmoins d’avoir vu tout cela, et aussi le Balloon Dog magenta de Jeff Koons, superbe (même si la symbolique m’échappe à première vue tout autant que pour le reste), la collection François Pinault et la grandiose et sublime (attention, je suis fan !) fresque géante de Murakami (pas Haruki, l’auteur en vogue*, non, Takashi, le plasticien qui avait fait scandale au château de Versailles en 2010)... 

    Retour au Vaporetto et dernier coup d’œil sur la grande façade blanche avec son affiche assortie... Attendez une minute ! Là, sous mes yeux, sur la toile tendue sur la façade, il y a deux s à Fisscher !! À Madame Fisscher, et PAS à Urs Fischer ! Ça me rappelle une histoire de double lune*...

    Je vous l’avais bien dit qu’il serait question d’orthographe ! Dire que ça ne m’a pas sauté aux yeux à l’arrivée ! C’est vexant !

    Bon, la probabilité d’une coquille est infinitésimalement peu probable sur cette affiche. À l’inverse, il est surprenant que cette Madame Fisscher ne doive pas son nom à celui de l’artiste à l’honneur. Je m’interroge donc sur le pourquoi du comment. 

    De retour de notre parenthèse vénitienne familiale, j’ai cherché... et j’ai trouvé ! Ah ! Toile virtuelle ! Si tu n’existais pas, il faudrait t’inventer !

    « Les deux s sont une allusion au musée de cire de Londres, Madame Tussauds. » Ma source ? Le site lepoint.fr. Fiabilité ? Totale, on peut l’espérer, le journal est la propriété de la fondation Pinault...

    Je le dis souvent à mes enfants – qui cherchent et me signalent fièrement les coquilles qu’ils trouvent ou croient trouver dans leurs livres –, les noms propres, noms de marques ou encore les néologismes publicitaires ne se plient pas strictement aux règles de l’orthographe, et les auteurs jouissent d’une liberté totale en la matière. Nous avons ici un bel exemple, et me voilà satisfaite d’avoir trouvé une réponse à mon interrogation.

    La semaine prochaine, je m’envole pour New York. Que vais-je trouver à me mettre sous la dent au pays de Jeff Koons ?

    *Référence à la série 1Q84 et à ce billet.

  • Une correctrice dans la ville...

    Au secours ! Il semble que je ne puisse plus enlever mes lunettes de correctrice... Elles sont posées sur mon nez depuis quelques années et je n’arrive plus à m’en séparer.

    Résultat, je vois des erreurs partout ! 

    Avez-vous remarqué que nous sommes cernés ? Ou est-ce moi seule qui vois ces erreurs safficher (sassumer ?), sur les vitrines des commerçants et dans les salles d’attente comme seuls Aomamé et Tengo voient les deux lunes dans le ciel de 1Q84* ?

    Pas de doute, pourtant ! Je vois bien des erreurs dorthographe safficher partout, sans complexe ou inconscientes... 

    Florilège de ces derniers mois :

    Chez un commerçant : « Pour toute commande, merci dans faire la demande. » (den)

    Chez un autre commerçant : « Venez profitez des offres de Noël. » (profiter)

    Au club de sport : « La direction et le conseil d’administration vous souhaite une excellente année 2012. » (souhaitent)

    Chez le dentiste : « Pour toute prise en charge CMU, merci de fournir tous les document nécessaires... » (documents)

    Dernière erreur en date, chez une grande enseigne de bricolage : « Veuillez présenter vos sacs et cabas ouvert en caisse. » J’ai pointé du doigt laffiche à ma fille de 9 ans, qui a lu puis déclaré ébahie : « Il manque un à ouvert ?! »

    Parfois, je fais la remarque à mon interlocuteur, avec diplomatie, s’entend ; parfois, je nose pas ! Parfois, je reviens, et lerreur a disparu (du moins sur une partie des affiches... !) ; parfois, elle est toujours là, un an après, malgré ma remarque, au contrôle dentaire suivant par exemple...

    Bien sûr, on peut décider que tout cela n’est pas bien grave, que cela ne va pas empêcher la Terre de tourner et les magasins de vendre. On peut même penser que personne ne sen aperçoit... Sans doute pas en tout cas des gens comme Mickael Korvin et Morsay, l’écrivain et le rappeur ayant accusé récemment Erik Orsenna de « tuer le français » avec, par exemple, son livre La Révolte des accents (Stock, 2007) ! Polémique imbécile, selon moi. « Point, final », comme la commentée (la polémique) lacadémicien agressé.

    Mais revenons aux erreurs qui saffichent. Le fait est que jai remarqué ces négligences, et avec moi sans doute un certain nombre de personnes, et je pense même, ou du moins jespère, que 100 % des personnes qui sen aperçoivent en sont incommodées ! Que voulez-vous ? Aomamé et Tengo poursuivent leur route malgré les deux lunes. Et nous autres allergiques à la négligence orthographique faisons de même...

    « Les hommes ne se comprennent qu’à mesure quils sont animés des mêmes passions. »

    Stendhal, écrivain français (1783 - 1842)

     *1Q84, livres 1, 2 et 3, Haruki Murakami, parus en France en 2011 et 2012 chez Belfond. Cf. mon billet sur le salon du livre ici.

  • Quand la cuisine cultive les mots !

    Quand j’étais petite, souvent, le midi, Maman nous demandait, à ma sœur et à moi, ce que nous voulions manger. Ma sœur demandait invariablement des petits pois, et moi, de la purée. De la vraie purée, que Maman savait si bien préparer, avec de vraies pommes de terre, du lait, du beurre demi-sel, de la muscade, du sel, et sans morceaux. Pour l’assaisonnement final, elle me faisait goûter et ajoutait du beurre et du sel au gré de mes papilles.

    Je me souviens, un jour, pour parer à mes fréquentes fringales de purée, Maman a voulu tester la purée M… Mais l’expérience fut mémorablement infâme pour la fan de purée que j’étais ; la boîte finit à la poubelle ! Plus jamais ça ! Quant aux morceaux qui étaient censés faire la preuve du caractère maison de la purée, pas de traces lorsque l’on utilise un passe-vite1 !

    Quel était son secret ? Une variété de pommes de terre, un temps de cuisson, une température ?

    Je l’ai regardée faire des centaines de fois, je me suis régalée des centaines de fois.

    Des centaines de fois aussi, j’ai épluché, cuit, passé au moulin à légumes et assaisonné mes pommes de terre, mais aujourd’hui encore, pas toujours mais trop souvent, ma purée me déçoit, elle coule, elle colle, elle est pâteuse. Bref, elle n’est pas comme celle de Maman.

    Hélas, feue ma maman s’en est allée avec sa recette infaillible. Plus possible de lui demander conseil. Par contre, j’ai appris une chose incroyable, il y a quelques jours. J’ai appris à qualifier ma purée collante et ratée : on dit qu’elle est « cordée » !

    Que s’est-il passé, il y a quelques jours, quelques semaines ? J’ai suivi à la télévision le programme Top Chef de M6 (http://www.m6.fr/emission-top_chef/), bien sûr !

    Et, devant l’écran, j’étais double et captivée. J’étais cuisinière amatrice, impressionnée, fascinée par le talent des jeunes cuisiniers. Et j’étais correctrice, éberluée par les erreurs de français dans le discours de certains candidats, mais aussi et surtout par le nombre incalculable de mots spécifiques que je ne connaissais pas.

    Bien sûr, chaque domaine d’expertise a sa terminologie propre. Et le vocabulaire scientifique de notre médecin de famille ne nous servirait certes pas à grand-chose. Mais, après tout, celui d’un chef étoilé pourrait tout à fait trouver sa place dans nos cuisines de modestes mangeurs !

    Ainsi, j’ai appris que l’on peut ou l’on doit snacker les tomates, manchonner les os d’un carré d’agneau, macaronner la pâte des macarons, détendre une préparation, tourner un artichaut… On peut réaliser une gastrique ou un espuma, utiliser un sautoir ou une feuille rhodoïd, se régaler de poutargue ou de manjari

    Je connaissais les parures de bijoux, mais pas de viande ou de légumes, je connaissais l’écume de la mer, L’Écume des jours2, mais pas l’écume de parmesan… Je connaissais les laves cordées (eh oui ! Je suis géologue, à l'origine, tout de même !), mais pas la purée cordée !

    Tous ces mots, dans l’acception dont il est question ici, ne sont bien évidemment pas dans Le Petit Larousse de nos bibliothèques3. Il faut consulter des dictionnaires ou lexiques spécifiques (en ligne), mais, même là, certains mots somme toute plus courants sont présents, comme manchonner ou snacker, mais d’autres sont plus difficiles à trouver comme macaronner ou gastrique. Absents des lexiques, il faut les chercher dans les recettes.

    Tiens, et si je soufflais l’idée à M6 d’ajouter une rubrique au site de l’émission : le lexique des Top Chef ?!

    Bientôt midi. Bon appétit !

    1Pour la définition des mots soulignés, on peut trouver beaucoup de lexiques culinaires en ligne (par exemple : http://chefsimon.com/lexique/index.html). À défaut, les définitions apparaissent dans le détail de certaines recettes expliquées (par exemple : http://webtv.ac-versailles.fr/restauration/Realiser-une-gastrique) ou sur des sites de vente de matériel (par exemple : http://www.cook-shop.fr/comme-les-pro/39-rhodoid.html).

    2L’Écume des jours, célèbre et magnifique roman de Boris Vian publié en 1947.

    3À part sautoir, qui est cité comme synonyme de sauteuse.

  • « Pour croire avec certitude, il faut commencer par douter. »

    « Pour croire avec certitude, il faut commencer par douter. » Proverbe polonais

    Je le crois, je le dis et je le répète, pour écrire sans erreur, il faut douter sans cesse, douter... et vérifier, bien sûr !

    Vendredi soir. Zapping télévisuel. « Qui veut gagner des millions ? » Tiens, toujours intéressant de se tester, on peut se rassurer en cas d’ignorance, en se disant « de toute façon, ce n’est pas à moi que l’on pose la question »...

    Question d’orthographe ! Aïe ! Toujours des pièges :

    Orthographiez correctement : À la tête de cette société, Anne et Marion se sont

    A/ succédé                 B/ succédés

    C/ succédées              D/ succéder

    Les deux célébrités à qui l’on pose la question n’hésitent pas une seconde, tiennent tête à l’animateur qui tente d’instiller le doute et répondent tout de go : « réponse C, Jean-Pierre ! »

    Eh bien ! non ! Réponse A, messieurs, dames !

    Ce n’est pas l’ovation du public que reçoivent alors les candidats pour leur réponse erronée, mais un monumental coup de massue sur la tête ! Jean-Pierre a beau parler de COI et de participe passé invariable, les candidats sont incrédules, consternés de voir leur cagnotte redescendre à 1 500 €, accablés.

    Ah ! Comme disent les Polonais : « Pour croire avec certitude, il faut commencer par douter. » Bon d’accord, les candidats n’avaient de toute façon pas le droit au BLED pour vérifier, mais, dans la vie de tous les jours, DOUTONS ET VÉRIFIONS !

    Cher visiteur, au cas où vous auriez répondu C, allez faire un petit tour par

  • Une contribution volontaire obligatoire ?

    En visite à la ferme biologique des Beurreries (Feucherolles, 78), ce samedi, j'entends de la bouche de notre guide, le propriétaire en personne, une drôle de formulation qui mérite que je m’y attarde...

    Parlant de ses récoltes de céréales, M. Bignon nous parle, non sans un sourire, de la Contribution volontaire obligatoire quil doit verser annuellement pour être autorisé à ressemer ses propres graines (au lieu den acheter tous les ans aux semenciers).

    Renseignements pris, lagriculteur na pas inventé cette formule incongrue. Il sagit bien dune taxe en usage, à la charge des paysans, justifiée par la nécessité de financer la recherche scientifique des multinationales semencières privées, dans un contexte où les crédits alloués à la recherche agronomique nationale (par lInra, http://www.inra.fr/) diminuent... Manifestement, la formule nest pas la seule incongruité de laffaire...

    Mais laissons là le débat de spécialistes et interrogeons-nous sur lopportunité de donner un nom aussi peu, comment dire, convaincant à une taxe, même pudiquement baptisée « contribution »qui est loin de faire lunanimité, un nom qui n’est pas sans rappeler trois bizarreries stylistiques de la langue française :

    – le pléonasme (répétition dune même idée) avec contribution (taxe) obligatoire,

    – loxymore (association de deux mots contradictoires) avec contribution (taxe) volontaire,

    – lantinomie (association de deux notions contradictoires) avec la juxtaposition de volontaire et obligatoire...

     

    Maladroit ? Indécent ? Absurde ?

    Indéniablement légal !

     

    Pour appréhender le débat, consultez par exemple ces liens :

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/11/29/pour-les-agriculteurs-ressemer-sa-propre-recolte-sera-interdit-ou-taxe_1610778_3244.html

    http://www.gnis.fr/files/enjeux/guide_loi_obtentions_vegetales.pdf

    http://www.bastamag.net/article1954.html

  • Les perles de mon salon (du livre)

    Juste pour le plaisir de partager, je vous livre les perles rares que j’ai rapportées de ma visite au salon du livre lundi dernier, avec la promesse de voyages littéraires, dans lespace et dans le temps...

    Première perle rare, alors que je mapprête à découvrir la Grosse Pomme dici quelques semaines : New York, Heureux qui comme... Paul Bourget (Éditions Magellan & Cie, en partenariat avec GEO, 2012). Le regard dun écrivain français, le très conservateur Paul Bourget, sur la « capitale » du Nouveau Monde... en 1893 ! Je pourrai comparer !

    Deuxième perle, la très célèbre Île au trésor de Robert Louis Stevenson (1883) sous forme de CD audio (Éditions EPM Jeunesse, 2006) à écouter en famille lors dun prochain périple en voiture. Je lis depuis quelques semaines Fanny Stevenson (Robert Laffont, 1993), le livre biographique dAlexandra Lapierre sur la romanesque vie de lépouse, infirmière et conseillère du célèbre romancier. Ce CD ma tendu les bras et je lai recueilli !

    Troisième perle plus rare encore... lédition 2012 dEuropéens & Japonais, Traité sur les contradictions & différences de mœurs, écrit pas le père jésuite Luís Fróis en... 1585 ! Alors là, je nai pas hésité une seconde à moffrir cette perle, dont javais lu lexistence dans le savoureux Au Japon ceux qui saiment ne disent pas je taime, dElena Janvier (Arléa, 2011). Là encore, je pourrai comparer ! Merci aux éditions Chandeigne !

    Enfin, une perle pas rare du tout depuis quelques jours en France, l’une des vedettes du salon, même, mais qui va également me transporter dans un autre monde : le très attendu 1Q84 livre 3 de Haruki Murakami (Belfond, 2012) ! Après le xixe et le xvie siècle, retour vers le passé xxe siècle, pour un monde parallèle à deux lunes...

    Jespère vous avoir mis leau à la bouche pour lune ou lautre de ces aventures littéraires et humaines.

  • Réflexions sinueuses entre l’art et la littérature

    Surprise ! Une cabane recouverte de grandes plumes d’oiseaux aux reflets vert sombre à noirs ; à la porte, comme à la fenêtre, un rideau de plumes immaculées qui me happe... J’entre. Nouvelle surprise. Murs et charpente recouverts de centaines de livres, format poche ou assimilé. Étonnantes, ces étagères sous pente. Et cette odeur ! Odeur de bois ? Ou de vieux livres ? Sans doute les deux à la fois. Atmosphère à nulle autre pareille. Je suis sous le charme, fascinée, envoûtée. Je n’ai pas fini ma visite sous les voûtes de cette immense salle des gens d’armes de la Conciergerie, mais voilà sans doute celle qui sera mon œuvre préférée, Crisis Cabin (la cabine de crise) de Markus Hansen, au sein du bestiaire improbable formant ici l’exposition Bêtes Off. Visite familiale in extremis, la veille de la fermeture de l’exposition* !

    La grande majorité de ces œuvres d’art contemporain, telles des énigmes, me laissent perplexe, tout comme celles, frisant le gigantisme pour certaines, que j’ai pu voir au Guggenheim de Bilbao. Soyons clairs, l’art contemporain, je n’y comprends goutte ! Non que j’y sois réfractaire, mais parce que ses symboles me dépassent. Les œuvres, comme les créateurs, me sont inaccessibles.

    Mais le miracle de l’art opère souvent de façon impromptue, devant un mystère pas moins obscur mais plus touchant que les autres, avec un sentiment qui fait la différence, l’émotion.

    Transmettre une émotion, qu’elle soit positive ou négative du reste, n’est-il pas, pour un artiste, aussi important que d’être compris ? Qui, d’ailleurs, peut réellement comprendre l’artiste ? Et l’acte de création ? Est-il souhaitable, même, de comprendre l’artiste ? Au vu de certaines œuvres terriblement sombres, j’imagine un esprit créateur tout aussi tourmenté que je ne suis pas très tentée d’explorer… Litote !

    Mais, allez savoir pourquoi, il me vient à l’esprit un parallèle entre cette visite et l’article de Frédéric Beigbeder que j’ai lu quelques jours auparavant dans le dernier numéro du magazine Lire (n°403, consacré à la littérature japonaise). Parallèle dont les lignes directrices bientôt divergent…

    Dans sa chronique, l’écrivain-critique littéraire-réalisateur s’étonne des sentiments opposés suscités de nos jours par les livres, d’une part, et leurs auteurs, d’autre part. Les uns sont délaissés, les autres, célébrés ; les uns sont en voie de disparition – comme les librairies indépendantes –, les autres deviennent des protagonistes vedettes… dans les livres (qui résistent), au cinéma, à la télévision, même !

    Voilà qui me ramène à ma propre perception de l’artiste d’art contemporain. Compréhension ou incompréhension de son œuvre, émotion que celle-ci suscite, fascination pour le génie inaccessible de l’auteur-artiste, en littérature, comme pour l’art – contemporain ou pas d’ailleurs –, pour le commun des mortels, les ingrédients sont les mêmes face aux œuvres produites.

    Seules les proportions de ces ingrédients diffèrent entre l’impact d’une sculpture ou d’une peinture et celui d’un livre.

    Il me semble en effet que la part d’inaccessible est bien moindre pour l’écriture. On voit par exemple tous les jours des personnalités de la politique, du show-business, de la télévision, publier des ouvrages… Attention, loin de moi l’idée d’assimiler cette production à de la littérature ! Seulement voilà, l’image publique est là : nul besoin d’être écrivain pour écrire.

    Et puis, si les écrivains relatent leur vie, tout un chacun peut aussi avoir un vécu, des blessures à raconter, voire à exorciser. François Busnel, dans l’édito du même magazine, fustige cette idée reçue vivace : « Puisque je suis victime, je peux écrire ma vie ; puisque je suis victime, je suis écrivain. »

    Il est donc plus facile, selon moi, de s’identifier à l’écrivain qu’à l’artiste, il est aisé de croire que l’on peut écrire.

    Ainsi, beaucoup de jeunes auteurs frappent aux portes des innombrables maisons d’édition françaises. Ce n’est pas pour autant que la proportion de « premiers romans » augmente sur les étagères estampillées nouvelles parutions. Trop de risque sans doute pour les éditeurs, soumis comme tout le monde aux lois de la concurrence et à la crise. Mieux vaut parier sur les auteurs au succès prévisible, ou sur le livre de la dernière coqueluche télévisuelle, que de chercher à découvrir au milieu de tous ces récits anonymes, la graine du Zola du siècle.

    N’empêche, les ateliers d’écriture ont le vent en poupe, et les ouvrages ne manquent pas qui ont pour ambition de guider le jeune auteur vers la publication.

    Moralité, comme dirait Frédéric Beigbeder, si « le public préfère les écrivains à leurs œuvres », c’est qu’il peut s’identifier à eux tout en les idolâtrant, ce qui revient à rêver secrètement, voire inconsciemment, de devenir lui-même une idole. Enfin, je crois !

    Mais, au fait ! quel rapport avec la Cabine de crise ? Juste qu’en quelques jours je me suis trouvée confrontée à ces deux idées si proches et si opposées à la fois : vouloir éviter d’entrer dans l’esprit torturé de l’auteur d’art contemporain tout en rêvant de ressembler à l’artiste de l’écriture…

    Sinueuse réflexion ? Sans doute..., mais les sinuosités de la pensée ne lempêchent pas de régner sur lesprit ! Comme dirait Émile-Auguste Chartier, le philosophe, « la pensée ne respecte rien quelle-même ». Ce à quoi son auguste pair René Descartes répliquerait sans doute : « Je ne me fie quasi jamais aux premières pensées qui me viennent. »...

    Oublions tout cela, alors !!!

    *J’ai aussi beaucoup aimé la vidéo des Oiseaux de Céleste « jouant » de la guitare électrique (de Céleste Boursier-Mougenot et Ariane Michel). Surprenant, amusant, poétiquement rock… ou l’inverse !

  • Une pensée pour le peuple japonais

    Même s’il n’y a aucun rapport entre le Japon et lorthographe française, je ne peux pas laisser passer ce jour sans partager avec vous une pensée toute particulière pour le peuple de ce pays que jaime tant.

    Il y a un an, jour pour jour, un séisme de magnitude 8,9 sur léchelle de Richter a secoué larchipel nippon et provoqué un tsunami et laccident nucléaire le plus important depuis Tchernobyl en 1986. Cette série de catastrophes a eu des conséquences dramatiques au Japon sur les plans humain, écologique et économique.

    Le peuple japonais a enduré et endure encore avec dignité et courage ce coup du sort.

    Le plus bel hommage que je puisse modestement lui témoigner est mon espoir inébranlable davoir la chance un jour dy retourner séjourner.

    Gambaté Nihon !

  • Mouton ou pas mouton ? Élucubrations de haute voltige...

    Des jeux de mots, il en existe depuis longtemps et d’une diversité inouïe : Scrabble, mots croisés, Des chiffres et des lettres... Sur plateau, dans les journaux ou à la télévision, tous les supports s’y prêtent, et chaque forme a ses adeptes.

    Bien sûr, désormais partie intégrante de notre paysage technologique quotidien, Internet ne fait pas exception, ni par l’offre, ni par les adeptes, et les portails de jeux en ligne fleurissent, gratuits pour la plupart (je me demande d’ailleurs souvent pourquoi tant de joueurs dépensent des sommes folles en consoles et jeux PC, étant donné la stupéfiante quantité de jeux variés accessibles gratuitement... Profane en la matière, je ne peux pas comprendre, sans doute). 

    Voilà donc qu’un ami vient de faire découvrir à mon homme un jeu de mots original à pratiquer gratuitement sur la toile, avec quelques dizaines dautres anonymes mordus. Unanimo. Il sagit en fait dun jeu de société édité par la société Cocktailgames en 2003 (lui-même inspiré largement du jeu Flash de Ravensburger datant de 1991), et proposé sous la forme dun jeu en plusieurs manches, une par jour pendant les cinq jours de la semaine, les compteurs étant remis à zéro le week-end pour la partie suivante.

    Le principe ? Proposer huit mots en relation avec le mot du jour (excepté les mots de la même famille) et les plus potentiellement cités par les autres joueurs. Chaque mot proposé rapporte autant de points que de joueurs layant proposé. Autrement dit, synonymes, antonymes, association didées, noms, adjectifs, verbes, singuliers, pluriels, tout est bon, du moment quon est le moins original possible !

    Ainsi, sur les dernières semaines, « os » est bien évidemment le mot qui rapporte le plus de points pour squelette (avec 107 citations pour 113 joueurs !), alors que « métacarpien »... ne rapporte rien ! « guerre » rapporte 60 points pour résistance, alors que « patriotisme », 1 point ; pour japonais, « asiatique », 53 points, contre « bonsaï », 1 point...

    Pas d’originalité intempestive, donc, pour marquer des points !!!

    Pourtant, savoir se démarquer n’est-il pas un atout dans la société d’aujourd’hui ?

    Allons, allons, tout cela n’est qu’un jeu !

    Et voilà que depuis quelque temps, chaque soir, peu avant minuit, peu avant le verdict, nous nous laissons, mon homme et moi, prendre au jeu, avec propositions et contre-propositions, accords et désaccords. Verdict… Pas mal... Nous parvenons plutôt bien à nous maintenir dans la masse des non-originaux, des adeptes de la pensée unique, des moutons à vocabulaire commun. Très flatteur !

    Pourtant... quelques surprises de taille m’interpellent : comment se fait-il donc que des mots comme « huile » ou « clepsydre » soient plébiscités par la masse pour, respectivement, palme et sablier ???

    « Huile » remporte la palme... pour palme (avec 81 points devant « or », 71, « plongée », 69, « Cannes », 52, « tuba », 51...) et, pour sablier, « clepsydre » est cité par 31 des 99 participants, contre seulement 22 pour « minuteur » ou encore 15 pour « minuterie ».

    Conscience écologique et Antiquité sinvitent parmi les basiques. Quel genre donc de joueurs-penseurs se cache derrière ces avalanches de mots pas si moutonniers qu’il ny paraît ?

    Si j’étais sociologue, je crois que je verrais dans tout cela quelques sujets de réflexion… originaux ! Mais je ne le suis pas et vais donc clore là mes élucubrations « unanimiennes »... Au fait ! Le mot du jour, c’est voltige

    Pour jouer, c’est par ici : http://www.boiteajeux.net/

  • Mots impudiques à l’affiche

    Connaissez-vous ces mots impudiques qui se déshabillent effrontément sur scène depuis quelques mois, interviewés par deux impertinentes journalistes ? Peut-être les avez-vous entendus se prélasser sur les ondes de France Inter, il y a quelques années... Depuis, échappés des studios, ils courent de scène en scène (parisiennes pour l’instant), les Trois Baudets, l’Européen et, depuis quelques semaines, le Studio des Champs Élysées.

    « Mais de quoi parles-tu ?

    – Mais de monsieur Onanisme, des cousins Ennuyant et Ennuyeux, de miss Paresse et de madame Pusillanimité, bien sûr ! Entre autres invités !

    – Mais encore ?

    – Du spectacle de Flor Lurienne et Léonore Chaix, Déshabillez-mots, dont le succès va croissant dans la capitale, auprès du public comme des critiques (avec notamment les fameux TTT de Télérama, ce mois-ci).

    – Tu l’as vu, toi, ce strip-tease de mots ? Ce sont Flor et Léonore qui se déshabillent ?

    – Oui, j’ai vu ce strip-tease, à l’Européen, fin décembre. Absurde et jubilatoire ! Ce nest pas de moi, mais cest tellement ça ! Non, non, les filles, elles, ne se déshabillent pas, elles jouent leurs personnages. Sauf que leurs personnages, ce sont les mots. Elles les interviewent et les font parler. De leur sens, de leur histoire ou de leur actualité. Bref, le mieux, cest encore de consulter leur site (http://www.deshabillez-mots.com/), et surtout daller découvrir le spectacle à la fois sensuel et drôle de ces deux comédiennes tour à tour cinglantes et langoureuses que daucuns qualifient d’« obsédées textuelles »... »

  • La coquille a disparu !

    Suite et fin de l’incident de vendredi...

    Hier matin, sur l’antenne de France Info, Louis VIII a bien entendu été rétabli dans sa fonction de père de Saint Louis, en lieu et place de Louis XVIII !

    Alléluia !

  • Une coquille colossale et cocasse

    Petite navigation virtuelle du soir en quête d’information... Cest tout naturellement que jaccoste sur le site de France Info, et très rapidement sur linfo livre.

    Ah ! Tiens, demain matin, samedi 11 février, lémission de Max Gallo, Ils ont fait la France, traite du dixième volume de la série éponyme, volume consacré à Saint Louis. 

    Et là... lisez plutôt : 

    « Le roi Louis IX, connu sous le nom de Saint Louis est né le 25 avril 1214 à Poissy et mort le 25 août 1270 à Tunis, lors d’une croisade. Il n’a que douze ans lorsque survient le décès de son père, Louis XVIII en 1226. C’est sa mère, Blanche de Castille qui assurera la régence jusqu’en 1235 et le préparera à sa future mission de roi. »

    Alors ? Les virgules manquantes ? Oui, c’est vrai, trois propositions en incise sans la virgule fermante (après Saint Louis, Louis XVIII, et Blanche de Castille). Bon.

    Mais la coquille, la colossale et cocasse coquille ?! Mais si voyons... Louis XVIII ! Père de Louis IX ? Nooooooon ! Même ceux qui humblement possèdent l’Histoire de France pour les nuls dans leur bibliothèque (comme moi !) peuvent repérer ça !

    Nous avons là un exemple typique de coquille au sens typographique du terme, puisque le père de Louis IX doit, selon toute vraisemblance, être Louis VIII (sans le X, donc). Et il l’est effectivement, après vérification... Louis VIII, dit Le Lion, qui n’a régné que trois ans sur le royaume de France.

    Quant à Louis XVIII, qui a alterné au pouvoir avec Napoléon Ier, il n’est le père de personne puisquil meurt sans descendance − 598 ans après son belliqueux ancêtre −, laissant le trône à son frère cadet, le comte dArtois, devenu Charles X.

    Bref, une coquille magnifique qui ma permis ce soir de réviser un petit bout dhistoire de France ! Merci France Info !

    NB : Demain, à lantenne, la coquille aura sans aucun doute disparu à loral...

  • Récompense, hommage et culture

    Voici une actualité discrète qui pourtant nous vient du ministre de l’Éducation nationale en personne. Une actualité « langue et éducation » qui naturellement trouve sa place ici et que je vous livre dans ses grandes lignes.

    Depuis hier et jusqu’à ce soir se tiennent à Paris, au lycée Louis-le-Grand, des « Rencontres autour des langues et cultures de l’Antiquité ». Le ministre y a annoncé la création d’un prix récompensant des initiatives créatives de professeurs de grec et de latin, afin de promouvoir ces enseignements en décrépitude dans les collèges et lycées français (plus d’infos sur http://veille-education.org/).

    Ce prix portera le nom dune femme à la fois illustre et méconnue : Jacqueline de Romilly, éminente spécialiste de la Grèce antique et, entre autres hauts faits, deuxième femme à avoir siégé à lAcadémie française (à partir de 1988), après Marguerite Yourcenar. Cette grande dame sest éteinte en décembre 2010 à lâge de 97 ans, et « le plus bel hommage que nous pouvons lui rendre est de perpétuer la mémoire et l’esprit de son œuvre »a déclaré Luc Chatel. Cest là l’un des objectifs de ce nouveau prix, voulu par le ministre de lÉducation nationale.

    Quant à la question de lutilité de lenseignement de ces langues dans le secondaire, cest là un débat dans lequel je ne me lance pas ici. Jai « fait » du latin, je nai pas le sentiment quil men reste grand-chose, « techniquement parlant » – peut-être au moins mon goût intrinsèque pour létymologie –, mais je suis convaincue de lintérêt intellectuel et culturel de lapprentissage de ces langues anciennes, non seulement parce quelles sont porteuses dhistoire, des origines de notre civilisation, mais aussi parce quelles constituent le fondement de notre langue actuelle.

    Ab origine fidelis

    « Fidèle à ses origines. Ne pas oublier doù lon vient. »

  • Une naissance...

    Oyez, oyez...

    À compter de ce jour, ce site est officiellement ouvert au plus grand nombre. 

    J’espère que vous y trouverez des informations intéressantes et utiles.

    Nhésitez pas à le parcourir et à me faire part de vos commentaires et suggestions de contenus.

    Et, surtout, revenez souvent lire les ortho-trucs et lortho-blog et parlez-en autour de vous...

    Merci davance à tous les lecteurs !