Articles plus anciens

  • Un gourmand de fautes d’orthographe...

    buveur-de-fautes.jpgLaissez-moi vous parler d’un petit livre que j’ai découvert à la bibliothèque :

    Le Buveur de fautes d’orthographe, série Le Buveur d’encre, Eric Sanvoisin et Olivier Latyck, aux éditions Nathan poche.

    C’est l’histoire d’un petit buveur d’encre qui sirote les histoires à la paille. Pour ce petit gourmand de livres, les fautes d’orthographe, c’est « aussi fort que du piment dans le couscous ou de la moutarde avec la viande froide ». Leur « goût ressemble à une larme de ketchup déposée avec amour sur une frite bien croquante ». Bref, il adore !

    Mais voilà que son oncle, Draculivre, le gronde parce qu’il a peur qu’il attrape une indigestion de fautes ! Pourtant, ne serait-ce pas plutôt le tonton qui est atteint d’« orthographobie » ? Le petit buveur d’encre s’inquiète et mène l’enquête…

    Voilà un petit livre savoureux à mettre sous la dent de vos dévoreurs de livres en herbe.

  • Bonnes rentrées !

    C’est la rentrée ; me voici de retour sur mon petit coin de toile.

    Pourquoi ai-je mis un pluriel à rentrée ? Parce que deux rentrées bien différentes m’occupent l’esprit actuellement…

    Tout d’abord, la rentrée scolaire ! Et je souhaite une bonne rentrée scolaire à tous les enfants, enseignants et parents ! En particulier, que cette nouvelle année soit pour tous nos petits et grands élèves français une année riche de découvertes orthographiques.

    « Oh ! Toutes les façons d’écrire [o] !

    – Ah ! C’est pour ça qu’on écrit hippodrome mais hypothèse… !

    – Eh ! On a le droit d’écrire ognon sans i maintenant ! »

    Que de découvertes en perspective ! Et si l’on imaginait l’apprentissage des règles d’orthographe comme une chasse aux trésors de notre langue ?

    Qu’on se le dise, la langue française n’est pas la plus difficile du monde. Certes, notre orthographe pose (trop ?) souvent des problèmes, mais, après tout, les Anglais ont bien leurs verbes irréguliers, et les Allemands, leurs déclinaisons ! Sans parler des milliers d’idéogrammes des Chinois…

    Vous voyez ce que je veux dire ?

    Parlons livres, maintenant. Je souhaite à tous les amateurs de lecture une belle rentrée littéraire. Pensez donc, six cent quarante-six romans sont annoncés ! Des auteurs français, des étrangers traduits, les candidats aux prix de l’automne et les autres. Beaucoup de pixels coulent sur la toile à propos de telle statistique défavorable à la littérature française ou de tel auteur incontournable, de cette préliste du Goncourt sans les favoris (les favoris de qui, au fait ?), ou de la qualité d’un livre en fonction de la « qualité » de son auteur.

    Fi de tout cela ! Ce qui prime, n’est-ce pas le plaisir personnel de la lecture ? Alors que chacun, à sa façon, fasse sa sélection et se délecte de mots et d’images, de lignes et de pages, d’histoires vraies et de non moins vraies fictions.

    On n’est pas obligés d’aimer ce que les autres aiment et de négliger ce que les autres négligent !bibliothecaire-giuseppe-arcimboldo-3.jpg

    Vous voyez ce que je veux dire ?

     Alors, cher lecteur, bonnes rentrées !

     

    Question subsidiaire : savez-vous combien de livres, destinés aux adultes (hors livres scolaires, donc), sont parus ou paraissent en cette rentrée littéraire (entre le 1er août et le 1er novembre) et ayant pour sujet l’orthographe ? QUINZE* ! Sans commentaire...

    *Source : Electre

    Illustration : Le Bibliothécaire, Guiseppe Arcimboldo, 1566.

  • Le dico nouveau est arrivé !

    Une petite remarque en passant... Malgré l’absence surprenante de l’information sur le site officiel de la grande maison d’édition que je ne cesse de citer ici, le nouveau Petit Larousse illustré (2013) est arrivé, lédition de lannée à venir étant comme chaque année diffusée dès le mois de juin précédent.

    Son cousin Le Petit Robert 2013 est également sur les rayons de toutes les librairies.

    Peut-être est-ce loccasion pour vous de remiser votre vieux pavé élimé et défraîchi ?

  • Moi, happycultrice cycloptimiste

    Un petit mot aujourd’hui pour rebondir sur l’ortho-truc de la semaine et ses mots-valises.

    Pour illustrer ma définition de ces drôles de mots aussi pratiques qu’un fourre-tout, j’ai fait comme d’habitude ma petite recherche sur la toile.

    Et je ne suis pas mécontente d’être tombée sur ce site que je souhaite partager avec vous aujourd’hui (déjà cité dans l’ortho-truc) : http://alain.crehange.pagesperso-orange.fr/index.html.

    Fruit de la recherche ou de l’invention de l’auteur du site, les mots-valises en villégiature ici valent le détour. Entre l’hilarant glandoctriner et le très actuel gauchemarder, en passant par la légitime saloparité, voilà un festival de mots évidabsurdes* et drôlispensables** qui vous fera passer un bon moment ! 

    Mais avant votre visite sur le site, essayez donc de deviner quelles définitions improbables se cachent derrière ces p’tits mots-là :

    Floptimiste, carnavelle, décalthon, synthémilion, escargo, castronaute, épousantail, bistouriste, ventilope, linguistock, patérodactyle, babaoromètre, absurdoué, peanutile, quetschup, scoopçon, jambompoint, oraclette, stadrénaline, titanicroche, bouillabbesse, valistique, ikéalisme… Et un p’tit dernier qui a dû être inventé pour moi, c’est sûr : virgulcanisme

    En tout cas, comme annoncé tout là-haut, j’adopte pour moi-même et avec bonheur la définition dhappycultrice cycloptimiste !

     

    *Mot-valise de ma composition (on se prend au jeu !!) : évident + absurde.

    **Idem : drôle + indispensable.

  • Théâtre à domicile

    Chose promise (ici), chose due, je vous parle de France Léa.

    Vous ne connaissez pas ? Attendez que je vous raconte notre rencontre, et peut-être vous aussi aurez envie de la connaître et de la rencontrer. 

    Soirée payante chez une amie ? Quelle drôle d’idée ! C’est pour payer l’artiste ? Ah ! Ok. Alors, c’est quoi le principe ?

    Le principe, c’est un apéro pour faire connaissance avec les autres invités, un salon transformé en salle de théâtre, oh ! rien de compliqué, les canapés, fauteuils, poufs et chaises pliantes en rangs d’oignons, tournés vers une chaise haute et confortable. Et après le spectacle, buffet froid pour le dîner en compagnie de l’artiste. Séduisant concept ; testons voir…

    L’heure a sonné. On repère où l’on pose son verre pour le retrouver après le spectacle, on s’installe, on éteint son portable et on fait silence. L’artiste entre « en salon ».

    France Léa, un petit bout de femme aux yeux pétillants, s’installe à son tour, sa guitare au côté, comme si de rien n’était. Et elle commence tout de suite à parler, là, sans dire bonjour, sans grandiloquence non plus, comme dans une simple conversation. L’on s’étonne, puis l’on comprend vite que, ça y est, le spectacle a commencé…

    Et c’est la « France profonde » qui s’exprime : des pensées, des réflexions, des états d’âme, des émerveillements, des révoltes. La vie décortiquée, épluchée, sondée, à la méthode France Léa. Les pistes d’exploration sont aussi insolites que poétiques : la trapéziste qui se balance dans son cœur, la portée d’hirondelles sur la partition des fils électriques, le brin d’herbe qui pousse à travers le bitume, les effets secondaires de la Route de Madison... Et on est saisis, envoûtés, sidérés par la poésie et la clairvoyance, les mots et l’émotion. On rit beaucoup, on acquiesce souvent, et, à un moment, même, on retient ses larmes ! Saperlipopette ! Mais qu’a-t-elle dit, là, tranquille sur sa chaise haute, pour nous remuer de la sorte ?

    Quand France se tait, l’espace d’un instant, personne n’ose troubler le silence. Dans ce silence, il y a l’admiration, le respect, la peur que la magie ne s’envole. Puis il faut réagir, alors on applaudit, on remercie, on dit notre admiration et notre émotion. C’était magnifique. 

    Une assiette en carton à la main, entre invités, on se remémore les mots, ces mots si bien choisis, ces mots légers de poésie et lourds d’émotions. Avec France Léa, on évoque son parcours d’artiste, et on en vient vite aux questions pratiques : comment renouveler l’expérience chez nous, transformer notre salon en théâtre et offrir à notre entourage un aussi joli moment ?… 

    J’ai la réponse, maintenant. Et parce que, quand on aime les mots, on aime aussi et surtout leurs messages, on aime les lire mais aussi les écouter, j’espère bien concrétiser ce projet bientôt et avoir éveillé votre curiosité. Si tel est le cas, allez faire un tour sur le modeste site de France : http://francelea.free.fr/ et n’hésitez pas à la contacter si vous êtes en région parisienne, elle a des soirées libres pour vous et vos amis…

     

    Merci à France pour ses mots et merci à Florence pour l’invitation…

  • Ortho-anecdotes new-yorkaises

    Le week-end dernier, j’étais à New York, et je n’ai pas vu de grosse pomme ! J’espérais bien pourtant me mettre quelque chose sous la dent après Venise (voir ici). C’est vrai, quoi, on va passer quelques jours de vacances sur un lieu connu pour être surnommé The Big Apple, et pas un hommage, pas un monument consacré au fruit invoqué… à part la pomme d’Apple !!! 

    Au deli1 du coin, me direz-vous, il y avait bien des pommes ? Eh bien ! oui, sans doute, mais je n’étais pas là pour faire du shopping de supermarché… quoique, je n’ai quand même pas pu résister à l’achat d’un bocal de peanut butter2 (chacun ses vices !).

    Pas de pommes pour moi à NYC, disais-je donc, mais certes des pommes de terre, dans tous les restaurants ! Frites ou en chips, cela va sans dire ; préparées maison, un petit plus appréciable sur certaines cartes. 

    Bon, bon, revenons à nos ortho-moutons. Qu’ai-je donc trouvé d’intéressant à ortho-bloguer ? 

    Ah oui ! Tout d’abord, j’ai découvert, dans la boutique UNIQLO de Broadway, qu’il existait une marque de vêtements, créée en 2008 par le japonais Yasutaka Tomita (je vous jure que je ne fais pas exprès), qui s’appelle Dictionary. Quel rapport entre mode et orthographe ? Aucune idée ! Promis, quand je rencontrerai M. Tomita, un jour peut-être, je le lui demanderai ! 

    Deuxième chose plus étonnante encore, un tableau d’un certain Joseph Kosuth (américain et vivant) exposé au MoMA3 et représentant l’agrandissement photographique d’un article de dictionnaire donnant la définition du mot… « définition ». Évidemment, cela me laisse perplexe. Il y a sans aucun doute une symbolique profonde à ce genre d’œuvre.

    Je me renseigne. Le fait que M. Kosuth ait été nommé en 1973 Chevalier des Arts et des Lettres par le gouvernement français constitue peut-être un indice. Le fait qu’il ait dit un jour « La seule exigence de lart sadresse à lart. Lart est la définition de lart » finit tout de même de m’embrouiller.

    Je persévère. En fait, M. Kosuth ne s’est pas contenté de la définition de « définition » ; il a aussi photographié-zoomé « art » et…  « chaise ». Il s’agit d’art conceptuel, autrement dit, « ce qui permet à l’art d’être art », un mouvement qui bannit l’esthétique et toute « visée métaphysique » pour « limiter le travail de l’artiste à la production de définitions de l’art… ».4

    Ma conclusion : un dictionnaire donne des définitions de mots, une photo de définition de mot donne une définition de l’art… Comprenne qui pourra 

    Enfin, voici une troisième et dernière petite anecdote à vous raconter, plus légère et qui m’a fait sourire dans le subway new-yorkais, moi qui ne suis pas une habituée du langage SMS. Le cadre : une affiche publicitaire, dans le métro donc, sur laquelle le buste d’une femme style Roy Lichtenstein (encore un artiste contemporain, je ne fais pas exprès non plus !) est représentée au comble de la surprise. Je regarde de plus près, car ça me fait penser à la pub que j’ai vue récemment à Paris pour « un Perrier avec des fines bulles », dans le genre pop art également (et avec un « des » qui me semble inapproprié, mais bon, c’est encore autre histoire).

    De la bouche en Oh ! de la blonde pointillée sort une bulle qui exprime son étonnement devant les avantages d’une société de rachat d’or et d’argent. Et la bulle commence ainsi (je ne me rappelle plus du texte exact, mais en fait on s’en moque un peu, n’est-ce pas ?) : « OMG ! Blablabla, blablabla… ».

    Mais, et j’en arrive à ce qui m’a fait sourire, c’est que, toute nullissime que je suis en langage SMS, ce OMG me saute aux yeux comme étant de toute évidence le fameux et policé Oh My God !5 Ce que je trouve drôle, c’est qu’une telle expression soit, d’une part, abrégée et, d’autre part, utilisée ainsi sur une affiche.

    Ça ne fait sourire que moi ? Oui, c’est parce que vous n’avez pas vu l’affiche en question et, j’en suis désolée, je n’ai pas pensé à la zoomer-photographier...

    À bientôt pour un prochain billet dans lequel je vous parlerai de France Léa… Changement de décor... 

     

    1Les deli sont les delicatessen, cest-à-dire les épiceries ou petits supermarchés.

    2Le beurre de cacahouète, bien sûr !

    3Museum of Modern Art.

    4Jai puisé mes infos sur le site du Centre Pompidou http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-ArtConcept/ENS-ArtConcept.htm.

    5Oh ! Mon Dieu !

  • Une histoire d’sssss ?

    La semaine dernière, j’étais à Venise, et j’ai vu un ours...

    J’ai vu un ours qu’on écrit Urs. Un Urs qui est en voie de disparition mais qui n’est pas un animal. Un Urs qui est un homme non fait de chair et d’os, mais de cire. Bref, un autoportrait grandeur nature de l’artiste contemporain Urs Fischer, en cire, telle une bougie géante... allumée. Une œuvre rongée par la flamme, dégoulinante de cire, en voie de disparition, donc.

    C’était au Palais Grassi, et c’était une rétrospective consacrée aux travaux de l’artiste suisse depuis les années 90 à aujourd’hui.

    Tout ça n’a rien à voir avec l’orthographe ? Mais si, mais si. Attendez !

    Un petit trajet en Vaporetto, arrêt San Samuele, pas grand monde. Une grande affiche très blanche, avec un bandeau ondulant turquoise en partie haute et, semblant en relief, une main blanche sortant du mur blanc et tenant en lévitation un œuf tout aussi blanc. Et quelques inscriptions enfin, le lieu, Palazzo Grassi, François Pinault Foundation, l’artiste, Urs Fischer, le titre de l’exposition, Madame Fisscher, et les dates. Tiens, l’expo vient juste d’ouvrir ses portes pour trois mois.

    Entrons. Atelier d’artiste chaotique, lave-linge en bois peint en blanc (encore du blanc !), paquet de cigarettes errant dans les airs, main sortant du mur avec son œuf en lévitation, femme nue (une vraie) allongée sur un canapé, devant une forêt de statuettes de bronze sur piédestaux et saluant les visiteurs déconcertés... Bon, encore de l’art qui me dépasse ! 

    Nous sommes contents néanmoins d’avoir vu tout cela, et aussi le Balloon Dog magenta de Jeff Koons, superbe (même si la symbolique m’échappe à première vue tout autant que pour le reste), la collection François Pinault et la grandiose et sublime (attention, je suis fan !) fresque géante de Murakami (pas Haruki, l’auteur en vogue*, non, Takashi, le plasticien qui avait fait scandale au château de Versailles en 2010)... 

    Retour au Vaporetto et dernier coup d’œil sur la grande façade blanche avec son affiche assortie... Attendez une minute ! Là, sous mes yeux, sur la toile tendue sur la façade, il y a deux s à Fisscher !! À Madame Fisscher, et PAS à Urs Fischer ! Ça me rappelle une histoire de double lune*...

    Je vous l’avais bien dit qu’il serait question d’orthographe ! Dire que ça ne m’a pas sauté aux yeux à l’arrivée ! C’est vexant !

    Bon, la probabilité d’une coquille est infinitésimalement peu probable sur cette affiche. À l’inverse, il est surprenant que cette Madame Fisscher ne doive pas son nom à celui de l’artiste à l’honneur. Je m’interroge donc sur le pourquoi du comment. 

    De retour de notre parenthèse vénitienne familiale, j’ai cherché... et j’ai trouvé ! Ah ! Toile virtuelle ! Si tu n’existais pas, il faudrait t’inventer !

    « Les deux s sont une allusion au musée de cire de Londres, Madame Tussauds. » Ma source ? Le site lepoint.fr. Fiabilité ? Totale, on peut l’espérer, le journal est la propriété de la fondation Pinault...

    Je le dis souvent à mes enfants – qui cherchent et me signalent fièrement les coquilles qu’ils trouvent ou croient trouver dans leurs livres –, les noms propres, noms de marques ou encore les néologismes publicitaires ne se plient pas strictement aux règles de l’orthographe, et les auteurs jouissent d’une liberté totale en la matière. Nous avons ici un bel exemple, et me voilà satisfaite d’avoir trouvé une réponse à mon interrogation.

    La semaine prochaine, je m’envole pour New York. Que vais-je trouver à me mettre sous la dent au pays de Jeff Koons ?

    *Référence à la série 1Q84 et à ce billet.

  • Une correctrice dans la ville...

    Au secours ! Il semble que je ne puisse plus enlever mes lunettes de correctrice... Elles sont posées sur mon nez depuis quelques années et je n’arrive plus à m’en séparer.

    Résultat, je vois des erreurs partout ! 

    Avez-vous remarqué que nous sommes cernés ? Ou est-ce moi seule qui vois ces erreurs safficher (sassumer ?), sur les vitrines des commerçants et dans les salles d’attente comme seuls Aomamé et Tengo voient les deux lunes dans le ciel de 1Q84* ?

    Pas de doute, pourtant ! Je vois bien des erreurs dorthographe safficher partout, sans complexe ou inconscientes... 

    Florilège de ces derniers mois :

    Chez un commerçant : « Pour toute commande, merci dans faire la demande. » (den)

    Chez un autre commerçant : « Venez profitez des offres de Noël. » (profiter)

    Au club de sport : « La direction et le conseil d’administration vous souhaite une excellente année 2012. » (souhaitent)

    Chez le dentiste : « Pour toute prise en charge CMU, merci de fournir tous les document nécessaires... » (documents)

    Dernière erreur en date, chez une grande enseigne de bricolage : « Veuillez présenter vos sacs et cabas ouvert en caisse. » J’ai pointé du doigt laffiche à ma fille de 9 ans, qui a lu puis déclaré ébahie : « Il manque un à ouvert ?! »

    Parfois, je fais la remarque à mon interlocuteur, avec diplomatie, s’entend ; parfois, je nose pas ! Parfois, je reviens, et lerreur a disparu (du moins sur une partie des affiches... !) ; parfois, elle est toujours là, un an après, malgré ma remarque, au contrôle dentaire suivant par exemple...

    Bien sûr, on peut décider que tout cela n’est pas bien grave, que cela ne va pas empêcher la Terre de tourner et les magasins de vendre. On peut même penser que personne ne sen aperçoit... Sans doute pas en tout cas des gens comme Mickael Korvin et Morsay, l’écrivain et le rappeur ayant accusé récemment Erik Orsenna de « tuer le français » avec, par exemple, son livre La Révolte des accents (Stock, 2007) ! Polémique imbécile, selon moi. « Point, final », comme la commentée (la polémique) lacadémicien agressé.

    Mais revenons aux erreurs qui saffichent. Le fait est que jai remarqué ces négligences, et avec moi sans doute un certain nombre de personnes, et je pense même, ou du moins jespère, que 100 % des personnes qui sen aperçoivent en sont incommodées ! Que voulez-vous ? Aomamé et Tengo poursuivent leur route malgré les deux lunes. Et nous autres allergiques à la négligence orthographique faisons de même...

    « Les hommes ne se comprennent qu’à mesure quils sont animés des mêmes passions. »

    Stendhal, écrivain français (1783 - 1842)

     *1Q84, livres 1, 2 et 3, Haruki Murakami, parus en France en 2011 et 2012 chez Belfond. Cf. mon billet sur le salon du livre ici.

  • Quand la cuisine cultive les mots !

    Quand j’étais petite, souvent, le midi, Maman nous demandait, à ma sœur et à moi, ce que nous voulions manger. Ma sœur demandait invariablement des petits pois, et moi, de la purée. De la vraie purée, que Maman savait si bien préparer, avec de vraies pommes de terre, du lait, du beurre demi-sel, de la muscade, du sel, et sans morceaux. Pour l’assaisonnement final, elle me faisait goûter et ajoutait du beurre et du sel au gré de mes papilles.

    Je me souviens, un jour, pour parer à mes fréquentes fringales de purée, Maman a voulu tester la purée M… Mais l’expérience fut mémorablement infâme pour la fan de purée que j’étais ; la boîte finit à la poubelle ! Plus jamais ça ! Quant aux morceaux qui étaient censés faire la preuve du caractère maison de la purée, pas de traces lorsque l’on utilise un passe-vite1 !

    Quel était son secret ? Une variété de pommes de terre, un temps de cuisson, une température ?

    Je l’ai regardée faire des centaines de fois, je me suis régalée des centaines de fois.

    Des centaines de fois aussi, j’ai épluché, cuit, passé au moulin à légumes et assaisonné mes pommes de terre, mais aujourd’hui encore, pas toujours mais trop souvent, ma purée me déçoit, elle coule, elle colle, elle est pâteuse. Bref, elle n’est pas comme celle de Maman.

    Hélas, feue ma maman s’en est allée avec sa recette infaillible. Plus possible de lui demander conseil. Par contre, j’ai appris une chose incroyable, il y a quelques jours. J’ai appris à qualifier ma purée collante et ratée : on dit qu’elle est « cordée » !

    Que s’est-il passé, il y a quelques jours, quelques semaines ? J’ai suivi à la télévision le programme Top Chef de M6 (http://www.m6.fr/emission-top_chef/), bien sûr !

    Et, devant l’écran, j’étais double et captivée. J’étais cuisinière amatrice, impressionnée, fascinée par le talent des jeunes cuisiniers. Et j’étais correctrice, éberluée par les erreurs de français dans le discours de certains candidats, mais aussi et surtout par le nombre incalculable de mots spécifiques que je ne connaissais pas.

    Bien sûr, chaque domaine d’expertise a sa terminologie propre. Et le vocabulaire scientifique de notre médecin de famille ne nous servirait certes pas à grand-chose. Mais, après tout, celui d’un chef étoilé pourrait tout à fait trouver sa place dans nos cuisines de modestes mangeurs !

    Ainsi, j’ai appris que l’on peut ou l’on doit snacker les tomates, manchonner les os d’un carré d’agneau, macaronner la pâte des macarons, détendre une préparation, tourner un artichaut… On peut réaliser une gastrique ou un espuma, utiliser un sautoir ou une feuille rhodoïd, se régaler de poutargue ou de manjari

    Je connaissais les parures de bijoux, mais pas de viande ou de légumes, je connaissais l’écume de la mer, L’Écume des jours2, mais pas l’écume de parmesan… Je connaissais les laves cordées (eh oui ! Je suis géologue, à l'origine, tout de même !), mais pas la purée cordée !

    Tous ces mots, dans l’acception dont il est question ici, ne sont bien évidemment pas dans Le Petit Larousse de nos bibliothèques3. Il faut consulter des dictionnaires ou lexiques spécifiques (en ligne), mais, même là, certains mots somme toute plus courants sont présents, comme manchonner ou snacker, mais d’autres sont plus difficiles à trouver comme macaronner ou gastrique. Absents des lexiques, il faut les chercher dans les recettes.

    Tiens, et si je soufflais l’idée à M6 d’ajouter une rubrique au site de l’émission : le lexique des Top Chef ?!

    Bientôt midi. Bon appétit !

    1Pour la définition des mots soulignés, on peut trouver beaucoup de lexiques culinaires en ligne (par exemple : http://chefsimon.com/lexique/index.html). À défaut, les définitions apparaissent dans le détail de certaines recettes expliquées (par exemple : http://webtv.ac-versailles.fr/restauration/Realiser-une-gastrique) ou sur des sites de vente de matériel (par exemple : http://www.cook-shop.fr/comme-les-pro/39-rhodoid.html).

    2L’Écume des jours, célèbre et magnifique roman de Boris Vian publié en 1947.

    3À part sautoir, qui est cité comme synonyme de sauteuse.

  • « Pour croire avec certitude, il faut commencer par douter. »

    « Pour croire avec certitude, il faut commencer par douter. » Proverbe polonais

    Je le crois, je le dis et je le répète, pour écrire sans erreur, il faut douter sans cesse, douter... et vérifier, bien sûr !

    Vendredi soir. Zapping télévisuel. « Qui veut gagner des millions ? » Tiens, toujours intéressant de se tester, on peut se rassurer en cas d’ignorance, en se disant « de toute façon, ce n’est pas à moi que l’on pose la question »...

    Question d’orthographe ! Aïe ! Toujours des pièges :

    Orthographiez correctement : À la tête de cette société, Anne et Marion se sont

    A/ succédé                 B/ succédés

    C/ succédées              D/ succéder

    Les deux célébrités à qui l’on pose la question n’hésitent pas une seconde, tiennent tête à l’animateur qui tente d’instiller le doute et répondent tout de go : « réponse C, Jean-Pierre ! »

    Eh bien ! non ! Réponse A, messieurs, dames !

    Ce n’est pas l’ovation du public que reçoivent alors les candidats pour leur réponse erronée, mais un monumental coup de massue sur la tête ! Jean-Pierre a beau parler de COI et de participe passé invariable, les candidats sont incrédules, consternés de voir leur cagnotte redescendre à 1 500 €, accablés.

    Ah ! Comme disent les Polonais : « Pour croire avec certitude, il faut commencer par douter. » Bon d’accord, les candidats n’avaient de toute façon pas le droit au BLED pour vérifier, mais, dans la vie de tous les jours, DOUTONS ET VÉRIFIONS !

    Cher visiteur, au cas où vous auriez répondu C, allez faire un petit tour par

  • Une contribution volontaire obligatoire ?

    En visite à la ferme biologique des Beurreries (Feucherolles, 78), ce samedi, j'entends de la bouche de notre guide, le propriétaire en personne, une drôle de formulation qui mérite que je m’y attarde...

    Parlant de ses récoltes de céréales, M. Bignon nous parle, non sans un sourire, de la Contribution volontaire obligatoire quil doit verser annuellement pour être autorisé à ressemer ses propres graines (au lieu den acheter tous les ans aux semenciers).

    Renseignements pris, lagriculteur na pas inventé cette formule incongrue. Il sagit bien dune taxe en usage, à la charge des paysans, justifiée par la nécessité de financer la recherche scientifique des multinationales semencières privées, dans un contexte où les crédits alloués à la recherche agronomique nationale (par lInra, http://www.inra.fr/) diminuent... Manifestement, la formule nest pas la seule incongruité de laffaire...

    Mais laissons là le débat de spécialistes et interrogeons-nous sur lopportunité de donner un nom aussi peu, comment dire, convaincant à une taxe, même pudiquement baptisée « contribution »qui est loin de faire lunanimité, un nom qui n’est pas sans rappeler trois bizarreries stylistiques de la langue française :

    – le pléonasme (répétition dune même idée) avec contribution (taxe) obligatoire,

    – loxymore (association de deux mots contradictoires) avec contribution (taxe) volontaire,

    – lantinomie (association de deux notions contradictoires) avec la juxtaposition de volontaire et obligatoire...

     

    Maladroit ? Indécent ? Absurde ?

    Indéniablement légal !

     

    Pour appréhender le débat, consultez par exemple ces liens :

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/11/29/pour-les-agriculteurs-ressemer-sa-propre-recolte-sera-interdit-ou-taxe_1610778_3244.html

    http://www.gnis.fr/files/enjeux/guide_loi_obtentions_vegetales.pdf

    http://www.bastamag.net/article1954.html

  • Les perles de mon salon (du livre)

    Juste pour le plaisir de partager, je vous livre les perles rares que j’ai rapportées de ma visite au salon du livre lundi dernier, avec la promesse de voyages littéraires, dans lespace et dans le temps...

    Première perle rare, alors que je mapprête à découvrir la Grosse Pomme dici quelques semaines : New York, Heureux qui comme... Paul Bourget (Éditions Magellan & Cie, en partenariat avec GEO, 2012). Le regard dun écrivain français, le très conservateur Paul Bourget, sur la « capitale » du Nouveau Monde... en 1893 ! Je pourrai comparer !

    Deuxième perle, la très célèbre Île au trésor de Robert Louis Stevenson (1883) sous forme de CD audio (Éditions EPM Jeunesse, 2006) à écouter en famille lors dun prochain périple en voiture. Je lis depuis quelques semaines Fanny Stevenson (Robert Laffont, 1993), le livre biographique dAlexandra Lapierre sur la romanesque vie de lépouse, infirmière et conseillère du célèbre romancier. Ce CD ma tendu les bras et je lai recueilli !

    Troisième perle plus rare encore... lédition 2012 dEuropéens & Japonais, Traité sur les contradictions & différences de mœurs, écrit pas le père jésuite Luís Fróis en... 1585 ! Alors là, je nai pas hésité une seconde à moffrir cette perle, dont javais lu lexistence dans le savoureux Au Japon ceux qui saiment ne disent pas je taime, dElena Janvier (Arléa, 2011). Là encore, je pourrai comparer ! Merci aux éditions Chandeigne !

    Enfin, une perle pas rare du tout depuis quelques jours en France, l’une des vedettes du salon, même, mais qui va également me transporter dans un autre monde : le très attendu 1Q84 livre 3 de Haruki Murakami (Belfond, 2012) ! Après le xixe et le xvie siècle, retour vers le passé xxe siècle, pour un monde parallèle à deux lunes...

    Jespère vous avoir mis leau à la bouche pour lune ou lautre de ces aventures littéraires et humaines.

  • Réflexions sinueuses entre l’art et la littérature

    Surprise ! Une cabane recouverte de grandes plumes d’oiseaux aux reflets vert sombre à noirs ; à la porte, comme à la fenêtre, un rideau de plumes immaculées qui me happe... J’entre. Nouvelle surprise. Murs et charpente recouverts de centaines de livres, format poche ou assimilé. Étonnantes, ces étagères sous pente. Et cette odeur ! Odeur de bois ? Ou de vieux livres ? Sans doute les deux à la fois. Atmosphère à nulle autre pareille. Je suis sous le charme, fascinée, envoûtée. Je n’ai pas fini ma visite sous les voûtes de cette immense salle des gens d’armes de la Conciergerie, mais voilà sans doute celle qui sera mon œuvre préférée, Crisis Cabin (la cabine de crise) de Markus Hansen, au sein du bestiaire improbable formant ici l’exposition Bêtes Off. Visite familiale in extremis, la veille de la fermeture de l’exposition* !

    La grande majorité de ces œuvres d’art contemporain, telles des énigmes, me laissent perplexe, tout comme celles, frisant le gigantisme pour certaines, que j’ai pu voir au Guggenheim de Bilbao. Soyons clairs, l’art contemporain, je n’y comprends goutte ! Non que j’y sois réfractaire, mais parce que ses symboles me dépassent. Les œuvres, comme les créateurs, me sont inaccessibles.

    Mais le miracle de l’art opère souvent de façon impromptue, devant un mystère pas moins obscur mais plus touchant que les autres, avec un sentiment qui fait la différence, l’émotion.

    Transmettre une émotion, qu’elle soit positive ou négative du reste, n’est-il pas, pour un artiste, aussi important que d’être compris ? Qui, d’ailleurs, peut réellement comprendre l’artiste ? Et l’acte de création ? Est-il souhaitable, même, de comprendre l’artiste ? Au vu de certaines œuvres terriblement sombres, j’imagine un esprit créateur tout aussi tourmenté que je ne suis pas très tentée d’explorer… Litote !

    Mais, allez savoir pourquoi, il me vient à l’esprit un parallèle entre cette visite et l’article de Frédéric Beigbeder que j’ai lu quelques jours auparavant dans le dernier numéro du magazine Lire (n°403, consacré à la littérature japonaise). Parallèle dont les lignes directrices bientôt divergent…

    Dans sa chronique, l’écrivain-critique littéraire-réalisateur s’étonne des sentiments opposés suscités de nos jours par les livres, d’une part, et leurs auteurs, d’autre part. Les uns sont délaissés, les autres, célébrés ; les uns sont en voie de disparition – comme les librairies indépendantes –, les autres deviennent des protagonistes vedettes… dans les livres (qui résistent), au cinéma, à la télévision, même !

    Voilà qui me ramène à ma propre perception de l’artiste d’art contemporain. Compréhension ou incompréhension de son œuvre, émotion que celle-ci suscite, fascination pour le génie inaccessible de l’auteur-artiste, en littérature, comme pour l’art – contemporain ou pas d’ailleurs –, pour le commun des mortels, les ingrédients sont les mêmes face aux œuvres produites.

    Seules les proportions de ces ingrédients diffèrent entre l’impact d’une sculpture ou d’une peinture et celui d’un livre.

    Il me semble en effet que la part d’inaccessible est bien moindre pour l’écriture. On voit par exemple tous les jours des personnalités de la politique, du show-business, de la télévision, publier des ouvrages… Attention, loin de moi l’idée d’assimiler cette production à de la littérature ! Seulement voilà, l’image publique est là : nul besoin d’être écrivain pour écrire.

    Et puis, si les écrivains relatent leur vie, tout un chacun peut aussi avoir un vécu, des blessures à raconter, voire à exorciser. François Busnel, dans l’édito du même magazine, fustige cette idée reçue vivace : « Puisque je suis victime, je peux écrire ma vie ; puisque je suis victime, je suis écrivain. »

    Il est donc plus facile, selon moi, de s’identifier à l’écrivain qu’à l’artiste, il est aisé de croire que l’on peut écrire.

    Ainsi, beaucoup de jeunes auteurs frappent aux portes des innombrables maisons d’édition françaises. Ce n’est pas pour autant que la proportion de « premiers romans » augmente sur les étagères estampillées nouvelles parutions. Trop de risque sans doute pour les éditeurs, soumis comme tout le monde aux lois de la concurrence et à la crise. Mieux vaut parier sur les auteurs au succès prévisible, ou sur le livre de la dernière coqueluche télévisuelle, que de chercher à découvrir au milieu de tous ces récits anonymes, la graine du Zola du siècle.

    N’empêche, les ateliers d’écriture ont le vent en poupe, et les ouvrages ne manquent pas qui ont pour ambition de guider le jeune auteur vers la publication.

    Moralité, comme dirait Frédéric Beigbeder, si « le public préfère les écrivains à leurs œuvres », c’est qu’il peut s’identifier à eux tout en les idolâtrant, ce qui revient à rêver secrètement, voire inconsciemment, de devenir lui-même une idole. Enfin, je crois !

    Mais, au fait ! quel rapport avec la Cabine de crise ? Juste qu’en quelques jours je me suis trouvée confrontée à ces deux idées si proches et si opposées à la fois : vouloir éviter d’entrer dans l’esprit torturé de l’auteur d’art contemporain tout en rêvant de ressembler à l’artiste de l’écriture…

    Sinueuse réflexion ? Sans doute..., mais les sinuosités de la pensée ne lempêchent pas de régner sur lesprit ! Comme dirait Émile-Auguste Chartier, le philosophe, « la pensée ne respecte rien quelle-même ». Ce à quoi son auguste pair René Descartes répliquerait sans doute : « Je ne me fie quasi jamais aux premières pensées qui me viennent. »...

    Oublions tout cela, alors !!!

    *J’ai aussi beaucoup aimé la vidéo des Oiseaux de Céleste « jouant » de la guitare électrique (de Céleste Boursier-Mougenot et Ariane Michel). Surprenant, amusant, poétiquement rock… ou l’inverse !

  • Une pensée pour le peuple japonais

    Même s’il n’y a aucun rapport entre le Japon et lorthographe française, je ne peux pas laisser passer ce jour sans partager avec vous une pensée toute particulière pour le peuple de ce pays que jaime tant.

    Il y a un an, jour pour jour, un séisme de magnitude 8,9 sur léchelle de Richter a secoué larchipel nippon et provoqué un tsunami et laccident nucléaire le plus important depuis Tchernobyl en 1986. Cette série de catastrophes a eu des conséquences dramatiques au Japon sur les plans humain, écologique et économique.

    Le peuple japonais a enduré et endure encore avec dignité et courage ce coup du sort.

    Le plus bel hommage que je puisse modestement lui témoigner est mon espoir inébranlable davoir la chance un jour dy retourner séjourner.

    Gambaté Nihon !

  • Mouton ou pas mouton ? Élucubrations de haute voltige...

    Des jeux de mots, il en existe depuis longtemps et d’une diversité inouïe : Scrabble, mots croisés, Des chiffres et des lettres... Sur plateau, dans les journaux ou à la télévision, tous les supports s’y prêtent, et chaque forme a ses adeptes.

    Bien sûr, désormais partie intégrante de notre paysage technologique quotidien, Internet ne fait pas exception, ni par l’offre, ni par les adeptes, et les portails de jeux en ligne fleurissent, gratuits pour la plupart (je me demande d’ailleurs souvent pourquoi tant de joueurs dépensent des sommes folles en consoles et jeux PC, étant donné la stupéfiante quantité de jeux variés accessibles gratuitement... Profane en la matière, je ne peux pas comprendre, sans doute). 

    Voilà donc qu’un ami vient de faire découvrir à mon homme un jeu de mots original à pratiquer gratuitement sur la toile, avec quelques dizaines dautres anonymes mordus. Unanimo. Il sagit en fait dun jeu de société édité par la société Cocktailgames en 2003 (lui-même inspiré largement du jeu Flash de Ravensburger datant de 1991), et proposé sous la forme dun jeu en plusieurs manches, une par jour pendant les cinq jours de la semaine, les compteurs étant remis à zéro le week-end pour la partie suivante.

    Le principe ? Proposer huit mots en relation avec le mot du jour (excepté les mots de la même famille) et les plus potentiellement cités par les autres joueurs. Chaque mot proposé rapporte autant de points que de joueurs layant proposé. Autrement dit, synonymes, antonymes, association didées, noms, adjectifs, verbes, singuliers, pluriels, tout est bon, du moment quon est le moins original possible !

    Ainsi, sur les dernières semaines, « os » est bien évidemment le mot qui rapporte le plus de points pour squelette (avec 107 citations pour 113 joueurs !), alors que « métacarpien »... ne rapporte rien ! « guerre » rapporte 60 points pour résistance, alors que « patriotisme », 1 point ; pour japonais, « asiatique », 53 points, contre « bonsaï », 1 point...

    Pas d’originalité intempestive, donc, pour marquer des points !!!

    Pourtant, savoir se démarquer n’est-il pas un atout dans la société d’aujourd’hui ?

    Allons, allons, tout cela n’est qu’un jeu !

    Et voilà que depuis quelque temps, chaque soir, peu avant minuit, peu avant le verdict, nous nous laissons, mon homme et moi, prendre au jeu, avec propositions et contre-propositions, accords et désaccords. Verdict… Pas mal... Nous parvenons plutôt bien à nous maintenir dans la masse des non-originaux, des adeptes de la pensée unique, des moutons à vocabulaire commun. Très flatteur !

    Pourtant... quelques surprises de taille m’interpellent : comment se fait-il donc que des mots comme « huile » ou « clepsydre » soient plébiscités par la masse pour, respectivement, palme et sablier ???

    « Huile » remporte la palme... pour palme (avec 81 points devant « or », 71, « plongée », 69, « Cannes », 52, « tuba », 51...) et, pour sablier, « clepsydre » est cité par 31 des 99 participants, contre seulement 22 pour « minuteur » ou encore 15 pour « minuterie ».

    Conscience écologique et Antiquité sinvitent parmi les basiques. Quel genre donc de joueurs-penseurs se cache derrière ces avalanches de mots pas si moutonniers qu’il ny paraît ?

    Si j’étais sociologue, je crois que je verrais dans tout cela quelques sujets de réflexion… originaux ! Mais je ne le suis pas et vais donc clore là mes élucubrations « unanimiennes »... Au fait ! Le mot du jour, c’est voltige

    Pour jouer, c’est par ici : http://www.boiteajeux.net/

  • Mots impudiques à l’affiche

    Connaissez-vous ces mots impudiques qui se déshabillent effrontément sur scène depuis quelques mois, interviewés par deux impertinentes journalistes ? Peut-être les avez-vous entendus se prélasser sur les ondes de France Inter, il y a quelques années... Depuis, échappés des studios, ils courent de scène en scène (parisiennes pour l’instant), les Trois Baudets, l’Européen et, depuis quelques semaines, le Studio des Champs Élysées.

    « Mais de quoi parles-tu ?

    – Mais de monsieur Onanisme, des cousins Ennuyant et Ennuyeux, de miss Paresse et de madame Pusillanimité, bien sûr ! Entre autres invités !

    – Mais encore ?

    – Du spectacle de Flor Lurienne et Léonore Chaix, Déshabillez-mots, dont le succès va croissant dans la capitale, auprès du public comme des critiques (avec notamment les fameux TTT de Télérama, ce mois-ci).

    – Tu l’as vu, toi, ce strip-tease de mots ? Ce sont Flor et Léonore qui se déshabillent ?

    – Oui, j’ai vu ce strip-tease, à l’Européen, fin décembre. Absurde et jubilatoire ! Ce nest pas de moi, mais cest tellement ça ! Non, non, les filles, elles, ne se déshabillent pas, elles jouent leurs personnages. Sauf que leurs personnages, ce sont les mots. Elles les interviewent et les font parler. De leur sens, de leur histoire ou de leur actualité. Bref, le mieux, cest encore de consulter leur site (http://www.deshabillez-mots.com/), et surtout daller découvrir le spectacle à la fois sensuel et drôle de ces deux comédiennes tour à tour cinglantes et langoureuses que daucuns qualifient d’« obsédées textuelles »... »

  • La coquille a disparu !

    Suite et fin de l’incident de vendredi...

    Hier matin, sur l’antenne de France Info, Louis VIII a bien entendu été rétabli dans sa fonction de père de Saint Louis, en lieu et place de Louis XVIII !

    Alléluia !

  • Une coquille colossale et cocasse

    Petite navigation virtuelle du soir en quête d’information... Cest tout naturellement que jaccoste sur le site de France Info, et très rapidement sur linfo livre.

    Ah ! Tiens, demain matin, samedi 11 février, lémission de Max Gallo, Ils ont fait la France, traite du dixième volume de la série éponyme, volume consacré à Saint Louis. 

    Et là... lisez plutôt : 

    « Le roi Louis IX, connu sous le nom de Saint Louis est né le 25 avril 1214 à Poissy et mort le 25 août 1270 à Tunis, lors d’une croisade. Il n’a que douze ans lorsque survient le décès de son père, Louis XVIII en 1226. C’est sa mère, Blanche de Castille qui assurera la régence jusqu’en 1235 et le préparera à sa future mission de roi. »

    Alors ? Les virgules manquantes ? Oui, c’est vrai, trois propositions en incise sans la virgule fermante (après Saint Louis, Louis XVIII, et Blanche de Castille). Bon.

    Mais la coquille, la colossale et cocasse coquille ?! Mais si voyons... Louis XVIII ! Père de Louis IX ? Nooooooon ! Même ceux qui humblement possèdent l’Histoire de France pour les nuls dans leur bibliothèque (comme moi !) peuvent repérer ça !

    Nous avons là un exemple typique de coquille au sens typographique du terme, puisque le père de Louis IX doit, selon toute vraisemblance, être Louis VIII (sans le X, donc). Et il l’est effectivement, après vérification... Louis VIII, dit Le Lion, qui n’a régné que trois ans sur le royaume de France.

    Quant à Louis XVIII, qui a alterné au pouvoir avec Napoléon Ier, il n’est le père de personne puisquil meurt sans descendance − 598 ans après son belliqueux ancêtre −, laissant le trône à son frère cadet, le comte dArtois, devenu Charles X.

    Bref, une coquille magnifique qui ma permis ce soir de réviser un petit bout dhistoire de France ! Merci France Info !

    NB : Demain, à lantenne, la coquille aura sans aucun doute disparu à loral...

  • Récompense, hommage et culture

    Voici une actualité discrète qui pourtant nous vient du ministre de l’Éducation nationale en personne. Une actualité « langue et éducation » qui naturellement trouve sa place ici et que je vous livre dans ses grandes lignes.

    Depuis hier et jusqu’à ce soir se tiennent à Paris, au lycée Louis-le-Grand, des « Rencontres autour des langues et cultures de l’Antiquité ». Le ministre y a annoncé la création d’un prix récompensant des initiatives créatives de professeurs de grec et de latin, afin de promouvoir ces enseignements en décrépitude dans les collèges et lycées français (plus d’infos sur http://veille-education.org/).

    Ce prix portera le nom dune femme à la fois illustre et méconnue : Jacqueline de Romilly, éminente spécialiste de la Grèce antique et, entre autres hauts faits, deuxième femme à avoir siégé à lAcadémie française (à partir de 1988), après Marguerite Yourcenar. Cette grande dame sest éteinte en décembre 2010 à lâge de 97 ans, et « le plus bel hommage que nous pouvons lui rendre est de perpétuer la mémoire et l’esprit de son œuvre »a déclaré Luc Chatel. Cest là l’un des objectifs de ce nouveau prix, voulu par le ministre de lÉducation nationale.

    Quant à la question de lutilité de lenseignement de ces langues dans le secondaire, cest là un débat dans lequel je ne me lance pas ici. Jai « fait » du latin, je nai pas le sentiment quil men reste grand-chose, « techniquement parlant » – peut-être au moins mon goût intrinsèque pour létymologie –, mais je suis convaincue de lintérêt intellectuel et culturel de lapprentissage de ces langues anciennes, non seulement parce quelles sont porteuses dhistoire, des origines de notre civilisation, mais aussi parce quelles constituent le fondement de notre langue actuelle.

    Ab origine fidelis

    « Fidèle à ses origines. Ne pas oublier doù lon vient. »

  • Une naissance...

    Oyez, oyez...

    À compter de ce jour, ce site est officiellement ouvert au plus grand nombre. 

    J’espère que vous y trouverez des informations intéressantes et utiles.

    Nhésitez pas à le parcourir et à me faire part de vos commentaires et suggestions de contenus.

    Et, surtout, revenez souvent lire les ortho-trucs et lortho-blog et parlez-en autour de vous...

    Merci davance à tous les lecteurs !