artiste
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Les Ponts de Paris la nuit
- Le 2023-11-20
Dix ans après mes prestations sur son livre, un client expose son travail sur les grilles de l’Hôtel de Ville à Paris (et m’invite au vernissage !).
Aussi, quoi de plus légitime à mettre en avant par la mairie de Paris qu’une exceptionnelle série de photographies des ponts de la capitale prises en noir et blanc, la nuit, par un artiste photographe ? Belle reconnaissance. Congratulations Gary Zuercher !
Exposition à parcourir, donc, et, mieux encore, livre à découvrir (avec un texte sur l’histoire de chaque pont accompagnant ses photos) : Paris s’illumine, Les Ponts de Paris la nuit (réédition, Communic’Art, 2023)
« Amour, mariages et marches funéraires ; révolution ; tout cela a eu lieu sur les ponts qui traversent la Seine à Paris. L’histoire de ces ponts débute avant la naissance du Christ. En 52 avant J.-C., Jules César conquit Paris. À la naissance de la ville, la population de Paris était concentrée sur l’île de la Cité. Les premiers ponts parisiens servaient à relier l’île aux rives droite et gauche de la Seine. À ce jour, huit ponts relient l’île de la Cité aux rives, et un neuvième mène à l’île Saint-Louis. Le Pont-Neuf, le plus ancien, fut inauguré par Henri IV en 1607. La passerelle Simone de Beauvoir, inaugurée en 2006, est le plus récent, c’est le seul pont parisien honorant une femme. Onze ponts sont classés monument historique.
Aujourd’hui, trente-cinq ponts franchissent la Seine entre les frontières en amont et en aval du boulevard périphérique. » (Source : site de la mairie de Paris) -
Le timbre-poste par Friedensreich Hundertwasser
- Le 2013-08-24
Cher lecteur,
je vous livre ici un texte que j’ai découvert récemment au musée en Herbe, sympathique petit musée parisien à destination des enfants, mais pas seulement. L’exposition actuelle concerne l’architecte-artiste-écologiste Friedensreich Hundertwasser. Un nom imprononçable mais une œuvre magistrale de couleurs et de générosité.
L’artiste a dessiné beaucoup de timbres et en particulier, en 1983, plusieurs séries pour les Nations unies. Les photos que je présente ici sont de moi. Elles ne sont pas de très bonne qualité mais donnent une idée de ces œuvres miniatures de Hundertwasser.
Le texte est un peu long, mais offre un point de vue intéressant sur la notion d’art pour tous et sur la relation épistolaire. Et qui dit « lettre » dit « orthographe », d’où mon envie de vous présenter ce texte. Bonne lecture !
« Le timbre représente un point important.
Bien que sa taille soit très petite, il porte un message crucial.
Les timbres représentent le niveau culturel d’un pays.
Ce petit morceau de papier lie le cœur de l’expéditeur à celui du destinataire, réduisant la distance.
C’est un pont qui relie les gens et les pays.
Le timbre passe toutes les frontières.
Il atteint les hommes en prison, dans les asiles et les hôpitaux.
Les petits timbres-poste deviennent de grandes œuvres d’art
Accessibles à tous,
Jeunes et vieux, riches et pauvres, malades et bien-portants,
Lettrés ou illettrés, hommes libres ou en prison.
Les timbres doivent redevenir précieux,
Comme de petits morceaux de paradis
Fabriqués comme de la beauté concentrée cristallisée
Avec des techniques très fines.
Les timbres devraient être les ambassadeurs de l’art et de la vie,
Et non de simples reçus sans âme indiquant que l’affranchissement a été payé.
Un timbre doit suivre son destin.
Les timbres doivent revenir à leur but, c’est-à-dire servir pour le courrier.
Un vrai timbre doit sentir la langue de l’expéditeur, mouiller la colle et être collé sur l’enveloppe.
Un timbre doit connaître l’obscurité à l’intérieur d’une boîte aux lettres.
Un timbre doit subir le tampon en caoutchouc du bureau de poste.
Un timbre doit voyager en compagnie d’autres lettres,
Dans des sacs de poste, par bateau, par avion ou par camion.
Un timbre doit sentir la main du facteur distribuant la lettre au destinataire.
Un timbre qui n’a pas été posté n’est pas un timbre, il n’a jamais vécu, il est faux.
C’est comme un poisson qui n’a jamais nagé, comme un oiseau qui n’a jamais volé,
Un timbre doit avoir vécu sa vie de timbre.
Ce n’est qu’après ce moment-là, quand tout est terminé,
Que le timbre peut commencer une nouvelle vie en tant qu’objet de collection.
Alors il peut être aimé et apprécié pour sa beauté sa splendeur, sa délicatesse,
Et par-dessus tout, en tant que souvenir et témoin et messager.
Chaque homme reçoit gratuitement cette splendide œuvre d’art,
Comme un cadeau venant de très loin.
Les timbres devraient être une œuvre d’art témoignant de la culture,
De la beauté et de la créativité humaine.
Ce petit morceau d’art arrive souvent jusqu’à un être humain seul,
Qui a hâte de recevoir ce message.
Une lettre contient donc deux messages :
L’un est écrit et personnel,
L’autre est un message provenant d’un royaume fantastique,
Le royaume de la créativité humaine,
Qui représente les pays et les nations et le fait que les rêves deviennent bien réalité.
Une paix juste sur Terre s’ensuivra si l’effort
Enthousiaste de l’homme rejoint le besoin inné qu’a la nature de créer la beauté.
C’est pourquoi je salue cette tentative des
Nations Unies d’émettre des timbres uniques, de grande qualité,
Car qui d’autre que les Nations Unies,
Qui représentent l’espoir des gens de ce monde
Où les besoins de tous se rencontrent,
Devrait et doit donner l’exemple au monde
D’une vie meilleure sur Terre dans la beauté,
En harmonie avec la créativité de la nature et de l’homme ? »
Friedensreich Hundertwasser